Areva et GDF Suez se préparent à une rude bagarre en Jordanie

Moins de deux mois après le cuisant échec des Français à Abu Dhabi (Émirats arabes unis), Areva et GDF Suez repartent à l'assaut, en Jordanie, pour décrocher ce qui sera la deuxième commande de centrales nucléaires d'un pays arabe. Cela alors qu'Areva et Amman ont signé ce dimanche, lors de la visite en Jordanie de François Fillon, un accord pour l'exploitation de gisements d'uranium d'un montant potentiel de 600 millions d'euros.Les sociétés, qui préparent une offre commune depuis deux ans, n'adoptent pas la même posture. Anne Lauvergeon (Areva), qui accompagnait François Fillon, ne fait pas mystère de sa volonté de faire concourir son nouveau réacteur Atmea (1.100 MW) dans la consultation en cours à Amman. De son côté, le groupe dirigé par Gérard Mestrallet, s'il reconnaît que « la Jordanie est un pays que GDF Suez regarde avec le même intérêt qu'Abu Dhabi », ne se déclare pas officiellement candidat. Pourtant, selon nos informations, l'Élysée aurait donné son assentiment à ce tandem Areva-GDF Suez pour la compétition jordanienne. Ce qui ressemble à un désaveu pour Henri Proglio, qui souhaite voir EDF prendre la tête de l'offensive à l'export de la filière nucléaire française.GDF Suez, qui visiblement ne tient pas à réitérer l'échec cuisant des Français à Abu Dhabi, mise sur sa filiale Suez Environnement pour marquer des points à Amman. La Jordanie envisage de construire, dans un premier temps, un réacteur de moyenne puissance afin, notamment, d'alimenter une future usine de dessalement d'eau de mer. Leader dans l'eau en Jordanie, Suez Environnement est candidat à la construction de cette infrastructure. Le groupe a construit et exploite déjà depuis 2003 une usine de dessalement au nord du pays. Non liés pour l'instantSuez Environnement n'entend pas, cependant, assurer l'exclusivité de sa coopération à Areva. « Nous ne nous interdisons rien. Pour l'instant, à notre connaissance, les deux consultations ne sont pas liées », dit-on en interne. Areva, de son côté, a besoin d'un électricien chef de file dans ce pays qui se lance dans le nucléaire. D'autant que la bataille va être rude. Les Coréens, qui ont raflé le contrat à Abu Dhabi, viennent de décrocher, en Jordanie, la construction d'un réacteur de recherche (5 MW) pour environ 200 millions de dollars. Face aux Russes, aux Américains, aux Canadiens et aux Chinois, les Français ont aussi bien commencé la course. La filiale de GDF Suez, Tractebel Engineering, a remporté en octobre 2009, avec Bureau Veritas France et Arab Consultants, l'étude de faisabilité du site nucléaire.
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