Appel à la grève générale dans les raffineries

Le conflit s'envenime dans les raffineries de Total. Il pourrait même s'étendre à l'ensemble des sites français. Dimanche, peu avant les journaux télévisés de 20 heures, la CGT, premier syndicat du groupe pétrolier, a rompu les discussions avec la direction sur l'avenir du site de Dunkerque menacé de fermeture, et appelé à la grève l'ensemble des raffineries françaises. Les six de Total le sont depuis six jours, de manière illimitée. Vendredi, la CGT d'ExxonMobil avait déjà appelé une grève à partir de mardi sur les deux raffineries du groupe, à Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) pour protester contre le « désengagement » du raffinage. La France compte douze raffineries. L'extension de ces mouvements fait planer la menace d'une pénurie de carburant. Les stocks de carburant représentent entre 10 et 20 jours de consommation. Total devait faire un point sur le sujet ce lundi. La décision de la CGT - qu'elle justifie par l'absence d'engagements de la direction - a été le point d'orgue d'un week-end extrêmement tendu autour du très sensible dossier de la raffinerie de Total de Dunkerque. La direction de groupe pétrolier a été contrainte dimanche de mener une double discussion avec les syndicats d'un côté, et le ministre de l'industrie Christian Estrosi, de l'autre. Après son entrevue avec le PDG de Total Christophe de Margerie à 17 heures, Christian Estrosi s'était contenté d'une brève déclaration devant des journalistes qui n'ont pas pu l'interroger. "Total s'engage à tout faire pour maintenir une activité industrielle permettant au port de Dunkerque et à l'ensemble des sous-traitants actuels de conserver leur niveau d'activité et d'emploi. Tout cela signifie que le site industriel des Flandres ne fermera pas, conformément à l'engagement de Monsieur de Margerie", avait-il insisté. "Pour ce qui est de la raffinerie des Flandres, quel que soit le projet retenu, il n'y aura pas de fermeture de site industriel et donc aucun licenciement", a ajouté le ministre qui a affirmé que le gouvernement ne souhaitait pas s'"immiscer dans la stratégie de l'entreprise". Autant d'engagements qu'avait d'ailleurs déjà pris Christophe de Margerie, la veille, dans l'édition du samedi du "JDD". "Si nous devions arrêter cette activité, nous nous sommes engagés à maintenir le site en activité et à reclasser les salariés sans aucun licenciement" avait-il indiqué. S'exprimant sur i-Télé avant la déclaration de Christian Estrosi, le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, s'était montré ironique sur la gestion du dossier par le gouvernement. "Monsieur Estrosi a la convocation facile, il n'a pas forcément les résultats en face". Pendant ce temps là au siège de Total à La défense, la réunion commencée en début d'après-midi entre syndicats et direction s'envenimait. Au cours d'une interruption de séance, la CGT jugeait "inacceptable" le fait que "la raffinerie de Dunkerque ne raffinera plus de pétrole brut". La direction avait pourtant accepté la tenue d'une table ronde sur l'avenir du site de Dunkerque et de l'étendre au plan national sur l'avenir du raffinage pétrolier en France qui lui ferait perdre 100 millions d'euros par mois. Mais elle refusait d'avancer le comité central d'entreprise prévu le 29 mars comme le demandent les syndicats. nMonsieur Estrosi a la convocation facile, il n'a pas forcément les résultats en face. »Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste.
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