La lettre du PDG de Titan fait couler de l'encre sur l'image de la France à l'étranger

Un marché du travail trop rigide, un ministre et des syndicalistes trop agressifs... Voilà ce qu\'inspire la France aux journaux anglo-saxons qui rapportent ce matin la polémique sur la lettre de Maurice Taylor Jr, le PDG de Titan, et les réactions françaises.La difficile tâche d\'Arnaud MontebourgLa lettre de Maurice Taylor \"qui manquait décidément de diplomatie, a touché une corde sensible en France, où les inquiétudes autour du déclin de la compétitivité et des politiques fiscales controversées du gouvernement ont mené certains économistes à se demander si le pays ne présentait pas le risque d\'être le nouvel homme malade de l\'Europe\", estime l\'International Herald Tribune. Il indique qu\'Arnaud Montebourg, habituellement \"connu pour riposter aux patrons sans hésitation\", fut d\'abord silencieux, ne voulant \"pas faire de mal aux intérêts français\".Le Financial Times rappelle à ce sujet les efforts du ministre \"en charge de la campagne \'say oui to France\' (\'dites oui à la France\') du gouvernement pour attirer des investissements\". Le quotidien économique britannique, qui traite le sujet en Une, s\'en tient néanmoins à un rapport factuel de l\'affaire.Les 35 heures et les syndicats accusésOutre-Atlantique, le Wall Street Journal souligne dans un article détaillant les faits, que \"la productivité en France est supérieure à celle de l\'Allemagne et proche de celle des Etats-Unis selon les chiffres 2011 de l\'OCDE, dont le siège est à Paris\". Et d\'assurer quelques lignes plus loin que \"les lois sur le travail rendent le licenciement de salariés CDI très coûteux\" et que \"fermer des usines peut conduire à des répercussions politiques massives\". Le Wall Street Journal donne par ailleurs la parole au patron de Titan dans un article d\'opinion dont le titre, \"A quel point pensez-vous que nous sommes stupides?\" est une phrase extraite de la lettre de Maurice Taylor à Arnaud Montebourg. En exergue, le quotidien indique : \"Un PDG américain dit la vérité brutale à l\'Etat français\". \"Vous ne pouvez rien à faire à ce sujet parce que vous ne pouvez licencier personne, vous ne pouvez discipliner personne, c\'est contre le credo\", s\'y plaint Maurice Taylor. Si un syndicaliste s\'est dit en accord avec lui pour dire que la situation dans l\'usine était \"hors de controle\", \"hélas, ce n\'est pas non plus français que de déclarer que l\'on s\'oppose à ses collègues syndicalistes\", commente le journal.L\'International Herald Tribune profite de ces tensions pour décrier \"les 35 heures, la rigidité de son marché du travail et l\'influence des syndicats\", qui est \"depuis longtemps, une source de conflit pour les affaires\". \"Les syndicats cherchent à protéger les employés de conditions de travail abusives, mais sont parfois vu comme trop zelés\", estime le journal. Les accords sur l\'emploi, signés en janvier par les partenaires sociaux, ont pour objectifs de \"polir l\'attrait de la France à l\'étranger comme un endroit où faire des affaires\".\"Cette évaluation embarrassante des travailleurs français arrive alors que la France vacille au bord de la récession, et que le chômage touche 3 millions de personnes - le niveau le plus élevé depuis 15 ans\", souligne le Daily Mail. Le quotidien britannique se met du côté de Maurice Taylor. Il se plaît à rappeler les mots de Christine Lagarde, lorsqu\'elle était ministre de l\'Economie, il y a quatre ans, selon laquelle les travailleurs français étaient \"lethargiques\". Et ajoute que selon une étude de la banque suisse UBS, les Français, avec 1.480 heures de travail par an, étaient la population disposant le plus de temps libre sur la planète.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.