Tata Communications à la conquête du « cloud computing »

Tata Communications vient d'inaugurer une salle de téléprésence publique à Euratechnologies, le pôle de compétitivité de Lille. Cette salle, qui se loue 400 euros par heure de télécommunications, complète le maillage mondial de salles publiques de Tata Communications. Cette filiale du groupe Tata a d'abord installé des salles de téléprésence chez une société soeur, les hôtels Taj. Puis elle a signé un accord avec le groupe américain Starwood (Méridien, Westin, Sheraton) et s'attaque maintenant aux endroits où ce service a du sens. D'ici à six mois, elle compte mettre en oeuvre 42 salles de téléprésence à travers le monde. Née de la privatisation de l'opérateur public indien VSNL en 2002, Tata Communications est devenu un opérateur mondial de télécommunications en rachetant plusieurs câbles sous-marins et des centres de données. Le groupe réalise aujourd'hui deux tiers de son activité hors de l'Inde, soit en offrant des services de télécommunications traditionnels, comme la voix, soit en offrant du transport de données et des services à valeur ajoutée aux entreprises. Lorsqu'une grande société occidentale veut communiquer avec ses filiales situées dans des pays émergents, il y a de fortes chances pour qu'elle passe par Tata Communications. « Nous maintenons des relations avec divers opérateurs dans 200 pays », explique Claude Sassoulas, directeur Europe de la société. « Nous gérons le réseau global de Jaguar Land Rover et une bonne partie de celui de Tata Steel », une autre société soeur, ajoute le responsable. 250 millions d'ici à trois ansParfois, Tata Communications est un opérateur... pour d'autres opérateurs. Ainsi, BT (ex-British Telecom) lui a confié la gestion d'une grande partie de son trafic voix. Le groupe indien entend défendre ses parts de marché dans son pays et en Afrique du Sud, deux pays où il a une présence importante et, dans le même temps, améliorer la rentabilité de son réseau mondial en proposant des services à valeur ajoutée. La téléprésence fait partie de cette stratégie de même que les services de « cloud computing », c'est-à-dire d'informatique à distance et mutualisée. « Nous visons 250 millions de dollars de chiffre d'affaires dans le cloud computing d'ici à trois ans », souligne Claude Sassoulas. « Nous avons déjà ouvert un centre en Inde. Nous en lancerons un ce trimestre à Singapour puis, d'ici à six mois, d'autres en Inde et en Europe. Nous avons plus de 100.000 mètres carrés de centres de données et les tuyaux de communications que nous possédons nous positionnent bien sur ce marché. » Pour les équiper, Tata Communications a retenu les matériels de Dell et Cisco. Avec plus de 10.000 entreprises clientes en Inde, le « cloud computing » était une évolution naturelle de ses services.Cependant, cette évolution coûte cher. Tata communications doit investir l'équivalent de 450 à 500 millions de dollars par an en nouveau matériel. Cette politique, et les dépréciations d'actifs qui vont avec, risque de déprimer le bénéfice net déclaré au cours des prochaines années. Le prix à payer pour garantir une croissance respectable.
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