Freescale espère lever 1,1 milliard de dollars pour son retour en Bourse

Cinq ans après avoir été racheté par les fonds de capital-investissement Blackstone, Carlyle, Permira et TPG, pour plus de 17 milliards de dollars, le fabricant de semi-conducteurs Freescale s'apprête à revenir en Bourse. Dans le document S-1 visé par le gendarme de la Bourse américain, la SEC, il y a dix jours, le groupe, installé à Austin, au Texas, a indiqué qu'il comptait lever 1,15 milliard de dollars, sans préciser la part du capital mise sur le marché, ni la date d'introduction. Ce serait la plus importante levée de fonds d'une société high-tech américaine depuis celle de Google, en août 2004, selon l'agence Bloomberg. Ces liquidités doivent servir à réduire la lourde dette contractée dans le cadre de l'opération de rachat par endettement (LBO) en 2006.Autrefois branche semi-conducteurs de Motorola dont il s'était scindé en 2004, Freescale revient de loin. Peu après le rachat, le consortium de fonds actionnaires a mené de lourdes restructurations, d'autant plus sévères que la crise est passée par là. Mais Freescale a bien profité de la reprise du marché des semi-conducteurs et de celle du marché automobile, dont il est l'un des principaux fournisseurs. On trouve ses processeurs, ses contrôleurs et ses systèmes électromécaniques (Mems) dans les smartphones, les tablettes, les livres numériques de Sony, d'Amazon et d'autres acteurs, ainsi que dans les stations de base au pied des antennes des réseaux mobiles. Ainsi la mini station de base LightRadio d'Alcatel-Lucent, qui tient dans un cube de 6 cm d'arête, embarque des processeurs de signaux numériques de Freescale. « Pour concevoir un tel produit, il faut bien maîtriser la technologie des processeurs de signaux numériques, assure Henri Richard, directeur mondial des ventes et du marketing de Freescale. C'est notre cas. »Le pionnier de la microélectronique se prépare à solliciter les investisseurs avec de bons chiffres. En 2010, son chiffre d'affaires a grimpé de 27 %, à 4,458 milliards de dollars et son excédent brut d'exploitation a doublé, à 1,1 milliard. En revanche, grevé par les frais de remboursements d'emprunts, le résultat net est déficitaire de 1,053 milliard de dollars. À fin 2010, la dette nette s'élève encore à 6,5 milliards de dollars. Le groupe l'a toutefois réaménagé pour repousser à 2016 le remboursement de quelque 5 milliards de dollars. La levée de fonds devrait lui donner une nouvelle bouffée d'oxygène. L'introduction en Bourse avait été envisagée à l'été 2010, mais l'accueil mitigé reçu par NXP Semiconductor au mois d'août a, semble-t-il, conduit à retarder l'opération. Le fabricant néerlandais de puces, qui espérait lui aussi lever 1,15 milliard de dollars, avait dû revoir à la baisse sa valorisation et se contenter de 476 millions. D. C. et P. B.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.