L'espoir née lundi matin après le rétablissement partiel de l'alimentation électrique sur le site de Fukushima s'est trouvé rapidement confronté à de nouvelles complications. Des dégagements de fumées, dont l'origine restait hier soir inexpliquée, ont interrompu les opérations d'arrosage d'eau de mer. « Les réacteurs 1, 2 et 3 restent dans un état particulièrement critique en l'absence de sources de refroidissement externe », indiquait lundi soir l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).Avancée notable, les réacteurs 1, 2, 5 et 6 ont été connectés à une alimentation en électricité mais les équipements doivent au préalable être testés avant d'être alimentés. Cela pourraient encore prendre deux à trois jours. Des pièces essentielles doivent en outre être remplacées. Lundi matin, l'agence de sûreté nucléaire japonaise avait espéré que la salle de contrôle du réacteur 2 pourrait être partiellement remise en service dans la journée.L'IRSN « préoccupé »En attendant l'éventuel redémarrage des systèmes de refroidissements, soldats et pompiers continuent à asperger les réacteurs, de façon intermittente. L'IRSN reste « préoccupé » par le risque de cristallisation du sel injecté avec l'eau de mer dans les cuves (corrosion, impact sur le refroidissement des coeurs, risque de blocage de soupapes...). Quant à l'évaluation du risque autour des trois réacteurs les plus endommagés, l'institut français s'interroge sur la réponse des capteurs de mesure dans ces conditions extrêmes.Les rejets radioactifs se poursuivent, avec une contamination locale que le Japon aura à traiter « pendant des dizaines et des dizaines d'années », a prévenu lundi l'Autorité de sûreté nucléaire française. « Compte tenu de la météo, il est probable que des contaminations aient eu lieu jusqu'à une centaine de kilomètres ». Par ailleurs, le Japon a refusé l'envoi des robots proposés vendredi par EDF et Areva, estimant plus urgent d'autres types de matériel, notamment de mesure. Un avion cargo va partir de France ce mardi conte- nant également médicaments et nourriture. M. C. L.
Malgré des avancées, la situation reste critique à Fukushima
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