Les responsables économiques italiens se mobilisent contre « l'invasion française »

En pleine célébration du 150e anniversaire de son unité, en 1861 sous le règne de Victor Emmanuel II, l'Italie s'inquiète d'une nouvelle invasion, économique celle-là, de son voisin français. Au point que la semaine dernière, à Rome, le ministre de l'Économie Giulio Tremonti a convoqué l'ambassadeur Jean-Marc de la Sablière pour lui faire part de son mécontentement. Après le rachat du joaillier Bulgari par LVMH ou encore de la tentative de prise de contrôle de Parmalat par Lactalis, les responsables et la presse transalpine dénoncent pêle-mêle une nouvelle « campagne d'Italie », « un encerclement » et « des Français qui nous dévorent ». « Cela sera peut-être dû à la faiblesse de notre politique, mais ils semblent que Paris veut nous mettre KO dans des dossiers clés de la finance et de l'industrie », résumait samedi le quotidien « La Repubblica », évoquant notamment les visées d'EDF sur Edison et les manoeuvres Groupama sur Fondiaria-Sai ou encore de Vincent Bolloréeacute; dans Generali et Mediobanca. InquiétudeLa rivalité entre Rome et Paris sur le terrain économique n'est pas nouvelle. Depuis longtemps, les Italiens s'inquiètent des incursions des grandes entreprises françaises, parfois soutenues par l'État, dans un tissu industriel de la péninsule marquée par des petites et moyennes entreprises. En 2008, Silvio Berlusconi avait d'ailleurs remporté les élections législatives en utilisant le thème de la défense de « l'italianité ». En toile de fond, se trouvait l'offre de rachat de la compagnie aérienne Alitalia par Air France-KLM.Face aux récentes opérations lancées par des groupes français, le ministre Giulio Tremonti a ainsi annoncé qu'il préparait une loi « pour protéger les entreprises stratégiques » sur le principe de la réciprocité. Le gouvernement italien soutient en effet que le marché hexagonal n'est pas aussi ouvert que celui de la péninsule. « La question est de ne pas être seulement des proies » a pour sa part indiqué la présidente de Confindustria Emma Marcegaglia. En attendant la mesure de protection promise par Giulio Tremonti, les dirigeants italiens et quelques banquiers tentent de sauver Parmalat en trouvant un « chevalier blanc » transalpin pour repousser, explique la presse locale, « l'invasion des épigones d'Asterix ».
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