Au Portugal, le Premier ministre est en sursis

Comme l'Irlande le mois dernier, un autre maillon faible adepte de l'euro, le Portugal, pourrait connaître une crise politique entraînée par la gestion de la crise de la dette souveraine. Le Premier ministre José Socrates pourrait être mis en minorité au Parlement. Une démission du gouvernement « n'est malheureusement pas exclue », estimait lundi Jorge Lacao, ministre portugais chargé des Affaires parlementaires, ce qui donnerait lieu à des élections législatives anticipées. En l'absence de majorité absolue au parlement, le parti socialiste au pouvoir doit en effet obtenir l'abstention de l'opposition pour faire adopter ses projets. Or le chef du Parti social-démocrate (PSD) de centre droit, Pedro Passos Coelho, a affirmé lundi avoir refusé ce nouveau plan d'austérité à l'issue de sa rencontre avec José Socrates. « Les conditions de confiance ne sont pas réunies pour une quelconque négociation », a-t-il indiqué, considérant que « les mesures, qui ont été concoctées par le gouvernement avec la Commission et la Banque centrale européennes, ne peuvent être acceptées par le PSD ». La discussion des députés sur le texte doit débuter mercredi et le vote intervenir jeudi.Pour José Socrates, un échec et la crise politique qui s'ensuivrait obligeraient Lisbonne à demander l'activation du mécanisme d'aide de la zone euro en raison des taux insoutenables d'emprunt qu'exigeraient les marchés financiers. Or, selon le Premier ministre, les mesures accompagnant l'octroi de l'aide de l'UE et du Fonds monétaire international (FMI) se révèleraient plus drastiques que son nouveau programme d'austérité. Celui-ci, salué par la Commission européenne et par la Banque centrale européenne (BCE), a pour objectif de réduire le déficit public à 4,6 % du PIB en 2011 et 3 % en 2012.Pour cela, le gouvernement a présenté le 11 mars de nouvelles mesures imposant une taxation des retraites, une baisse des dépenses de santé et de certaines prestations sociales, ainsi qu'une réforme du marché du travail. Samedi, à l'appel du principal syndicat, la CGTP, plusieurs milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Lisbonne pour protester contre ce futur tour de vis de la rigueur. R. Ju.
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