S'il est un domaine dans lequel le fossé reste immense entre pays développés et contrées émergentes, c'est bien l'eau. D'un côté, le citoyen trouve normal de voir l'eau couler à volonté de son robinet, claire et potable. Il s'alarme, à juste titre, au moindre risque de pollution. Il s'emporte contre sa facture, toujours trop salée à ses yeux pour un bien qu'il considère comme gratuit et abondant. Et dénonce le monopole de ces géants privés qui, une fois obtenues les concessions convoitées, se remplissent les poches sur le dos de clients sans défense.De l'autre, selon l'ONU, un milliard d'individus sur la planète n'ont aucun accès à l'eau potable. Plus de 2 millions de personnes, dont de très nombreux enfants, meurent chaque année de maladies liées à la consommation d'eau contaminée. Et dans nombre de pays, l'eau n'est disponible au robinet que quelques heures par jour, voire par mois.Profonde injustice qui devrait être rappelée à l'occasion de cette Journée mondiale de l'eau. Cette injustice, les plus riches des pays émergents s'emploient à la combler, à coups d'usines géantes de dessalement ou, comme en Chine, de programmes massifs de rénovation des réseaux d'eau. Pour le plus grand profit des multinationales de l'eau, observeront les grincheux...Peut-être. Si ces bénéfices ne servent qu'à verser des dividendes et des bonus démesurés, les grincheux auront raison. S'ils sont en partie réinvestis dans des projets destinés aux régions les plus pauvres, les factures seront plus faciles à avaler. Les géants de l'eau l'ont bien compris. Il leur reste à nous [email protected] Odile esposito

latribune.fr

21 Mars 2010, 23:18

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