Regain de confiance chez les hedge funds

La huitième étude sur l'industrie des hedge funds réalisée par Deutsche Bank (2010 Alternative Investment Survey) marque un retour à l'optimisme. En janvier, la banque allemande a interrogé 606 investisseurs (sociétés de gestion, familly office, assureurs, banques privées...) représentant plus de 1.000 milliards de dollars gérés dans des hedge funds. Ainsi, 73 % des répondants pensent que l'industrie enregistrera une collecte nette en 2010 supérieure à 100 milliards de dollars. Les analystes de Deutsche Bank l'évaluent même à 222 milliards de dollars. Cela porterait les encours globaux à 1.722 milliards de dollars fin 2010, contre 1.500 milliards de dollars à fin décembre 2009. « C'est encore loin des 2.000 milliards atteints avant la crise », rappelle Jean-Philippe Bouchaud, président de Capital Fund Management. En termes de performance, avec un gain moyen de 19,46 % en 2009, « l'industrie a effacé une partie de la baisse enregistrée en 2008, indique Nicolas Gauthey, stratégiste sur les fonds de hedge funds chez Axa Investment Managers. Il y a eu des opportunités notamment sur le fixed income et le global macro et un rebond mécanique sur certaines stratégies comme l'arbitrage de convertibles ou le long-short qui avaient beaucoup baissé en 2008 ». Et 99 % des répondants pensent que leurs portefeuilles termineront 2010 dans le vert.L'industrie se porte donc mieux. Mais le comportement des investisseurs a changé. Ainsi, ils ont réduit le nombre de gérants avec lesquels ils travaillent. L'étude montre aussi une migration (42 %) vers les hedge funds d'au moins 1 milliard de dollars, délaissant ceux gérant moins de 100 millions de dollars dont beaucoup ont disparu. Autre preuve d'un retour de la confiance, la part de cash dans les portefeuilles diminue : sur les six prochains mois, ils seront 21 % à être pleinement investis. Et dans une optique de recherche de liquidité, la trimestrielle ayant la préférence des investisseurs, 80 % d'entre eux refusent d'investir dans des gérants qui ont gelé leurs actifs, suspendu les rachats ou mis des « side pockets ». De plus, 60 % des répondants n'acceptent pas de « lock-up » supérieur à un an et privilégient les gérants qui ont « ségrégu頻 leurs actifs.trouver la paradeLes gérants doivent s'adapter à cette nouvelle donne. Et l'industrie semble avoir trouvé, en partie, la parade avec l'offre de hedge funds conformes aux normes européennes Ucits 3. Eurekahedge recense aujourd'hui 545 hedge funds Ucits 3 pour 52,3 milliards de dollars d'encours. Et le développement de ces produits devrait continuer, 34 % déclarant vouloir investir sur ces fonds à un horizon de douze mois. Et pour une même stratégie, 33 % préféreraient un fonds Ucits 3 à un fonds offshore. « Ces produits répondent à une demande structurelle des investisseurs pour plus de transparence, de liquidité, une meilleure gestion du risque, indique Nicolas Gauthey. D'ailleurs, la part des Ucits 3 dans nos fonds de fonds pourrait augmenter. » Cette liquidité a un prix qui pèse sur la performance. Toutefois, de nombreux gérants déclarent qu'une amélioration de la liquidité ne doit pas se faire au détriment de la performance.Ce développement milite en faveur de fonds davantage régulés comme le propose le projet de directive européenne sur la gestion alternative, dite AIFM. Selon Deutsche Bank, cette question de la régulation, qui passionne des deux côtés de l'Atlantique, est le principal challenge de l'industrie en 2010 pour plus de 50 % des investisseurs interrogés. Mais pour Jean-Philippe Bouchaud, « si la régulation, qui n'affectera pas tous les acteurs de la même façon, est un sujet important, nous sommes davantage préoccupés à trouver ce qui causera la prochaine crise et comment elle impactera l'industrie ».
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