Source veut ouvrir les ETF européens aux fonds alternatifs

Quelque 260 milliards de dollars. C'est le montant supplémentaire d'ETF (« exchanged trade funds », fonds indiciels cotés) qui se négocierait en Europe si ces produits avaient le même taux de pénétration qu'aux états-Unis.Les ETF ont tout juste dix ans en Europe. Simples d'utilisation, ils permettent à tout gérant d'obtenir une exposition à une région du monde (Eurostoxx 50, Nikkei...) ou à un secteur. Les fonds s'en sont donc emparés, et les ETF représentent désormais 227 milliards de dollars d'encours en Europe. Mais c'est seulement 3 % du portefeuille des fonds d'investissement européens, alors qu'aux états-Unis, le taux de pénétration est de 6,5 %. C'est cet écart qui représente 260 milliards.La différence entre les deux continents vient en grande partie du fait que les hedge funds européens n'utilisent guère d'ETF. Fortes de ce constat, les grandes banques d'investissement américaines ont créé voilà un an Source, un nouveau fournisseur d'ETF. Initialement lancée par Goldman Sachs, Merrill Lynch et Morgan Stanley, la plate-forme a récemment été rejointe par Nomura et JP Morgan et, selon nos informations, par Credit Suisse depuis peu.se différencierPas question pour Source de rivaliser directement avec les trois leaders, iShares, Lyxor, et db x-trackers, qui détiennent les trois quarts du marché en Europe. La plate-forme a décidé de se différencier, entre autres, en concevant des produits utilisables par les gérants de hedge funds. En clair, tous ses ETF peuvent être empruntés, et donc vendus à découvert. « En concertation avec les émetteurs d'indices sectoriels, et certains de nos clients, nous avons cherché à repenser les bases du produit », explique Ludovic Djebali, responsable des ventes institutionnelles en France. Source s'est donc employé à travailler sur des trackers dont les actions sous-jacentes sont le plus liquides possibles. Pour créer ses ETF sectoriels européens, lancés en juillet 2009, l'entreprise a supprimé des 600 grosses valeurs européennes une cinquantaine qui étaient les moins liquides. Les actions grecques sont aussi exclues, les heures d'ouverture de la Bourse d'Athènes étant différentes des autres places européennes. Source a aussi décidé de ne coter ses produits qu'en Allemagne, pour limiter la fragmentation entre les différentes Bourses.Cette stratégie porte ses fruits. Sur les ETF sectoriels européens, Source domine très largement le marché secondaire. En février, 80 % des volumes échangés étaient réalisés avec ses produits. Il ne s'agit pas d'un gain sur ses concurrents, mais bien de la création d'un nouveau marché : les volumes d'échange des ETF sectoriels européens ont quadruplé depuis un an, essentiellement grâce aux produits Source. « Nous essayons de rendre ce marché plus efficient en créant un modèle basé sur la liquidité et la dilution du risque de contrepartie », indique Ludovic Djebali.L'entreprise n'en reste pas moins de petite taille aujourd'hui. Ses encours représentent un peu plus de 1 % des ETF européens. Mais sa croissance est spectaculaire : sur les deux premiers mois de l'année, elle était déjà le numéro 4 des fournisseurs d'ETF en Europe. éric Albert, à Londre
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