Volkswagen lance très prudemment son premier hybride

Si Toyota ou Honda veulent démocratiser l'hybride, ce n'est pas le souci de Volkswagen. Du moins pour l'instant. A 84.000 euros pièce (quatre fois plus qu'une Honda Insight), le premier véhicule essence-électrique du groupe allemand n'est pas promis à une forte diffusion. Avec la bagatelle de 380 chevaux (trois fois plus qu'une Toyota Prius), une finition hyper-luxueuse et un grand confort, le gros 4×4 Touareg II hybride est sans doute ce qui se fait de plus huppé aujourd'hui dans ce domaine. Mais, le premier constructeur européen compte en écouler bien moins de 5.000 par an dans le monde. Soit moins de 1 % des ventes d'hybrides de Toyota en 2009 et 3 % de celles de Honda. La démonstration de Volkswagen reste donc limitée. D'autant que l'engin pèse quand même 2,24 tonnes à vide ! Ses rejets de 193 grammes de CO2 (malus de 750 euros en France) sont certes remarquables compte tenu du poids, des performances et du plaisir de conduite généré, tous très supérieurs à ceux d'un Lexus (marque de luxe de Toyota) RX450h concurrent. Mais, ce dernier n'émet que 148 grammes et n'est donc pas frappé par un malus. Pour les états-Unis et la Chine« L'hybride permet de réduire les consommations comme le diesel. Mais c'est beaucoup plus cher. C'est donc surtout intéressant sur les marchés où il y a peu de véhicules diesel », explique Christian Klingler, directeur des ventes du groupe de Wolfsburg, lors des essais du nouveau Touareg en Toscane. « C'est essentiellement pour les états-Unis mais aussi la Chine », précise ce membre du directoire. Volkswagen mise sur « 150 à 300 exemplaires en année pleine en France ». Toyota, lui, a écoulé 7.800 hybrides dans l'Hexagone en 2009. « Nous commençons avec un modèle sur lequel on peut amortir plus facilement le surcoût », souligne Christian Klingler. Une berline compacte Jetta hybride, bien plus abordable, devrait toutefois suivre en 2012, puis une Golf et une familiale Passat. Volkswagen croit peu, en revanche, au diesel-hybride, « qui cumule les surcoûts du diesel et de l'hybride ». Et ce, contrairement à PSA qui commercialisera dans un an un 4×4 compact Peugeot 3008 ainsi doté, moyennant il est vrai un surcoût de 5.000 euros par rapport à un diesel classique, qui devrait s'amenuiser à 2.000 ou 3.000 à moyen terme. Alain-Gabriel Verdevoye, à Florence
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