AT&T est prêt à quelques sacrifices pour asseoir sa domination sur le marché américain

Environ trois Américains sur quatre ayant un téléphone mobile seront désormais abonnés auprès d'AT&Tmp;T ou de Verizon. Et beaucoup redoutent que Sprint, le numéro trois, se retrouve largement distancé et incapable de rivaliser. C'est la conséquence du rachat surprise de T-Mobile USA par AT&Tmp;T, annoncé dimanche. Une transaction au prix fort : 39 milliards de dollars dont 25 payés cash à Deutsche Telekom et le reste en actions.Douze mois pourraient être nécessaires à AT&Tmp;T pour finaliser l'opération. Sans attendre, des critiques surgissent aux États-Unis, mais l'opérateur - qui redeviendra le numéro un américain de la téléphonie mobile avec 130 millions d'abonnés - affiche sa confiance. « En ne s'en tenant qu'aux faits, cette transaction doit être approuvée », a ainsi lancé son PDG, Randall Stephenson. Un message directement adressé à la FCC, le gendarme des télécoms, dont l'aval est indispensable au transfert des fréquences actuellement détenues par T-Mobile. La FTC, l'autorité américaine de la concurrence, et le département de la Justice devront également donner leur feu vert.L'an passé, la FCC avait conclu dans son rapport annuel qu'il n'existait pas une « compétition efficace » sur le marché américain de la téléphonie mobile. Ses conclusions 2011 promettaient déjà d'être encore plus sévères. « Le marché des télécoms aux États-Unis est l'un des plus concurrentiels du monde : la majorité des Américains peuvent choisir entre cinq opérateurs mobiles différents », a répondu, lundi, Randall Stephenson, rejetant notamment les craintes sur la formation d'un duopole avec Verizon Wireless, l'actuel leader avec plus de 90 millions de clients.Les opérateurs régionaux (MetroPCS, Leap ou Clearwire) restent quant à eux encore trop petits pour pouvoir proposer des subventions compétitives sur les derniers téléphones. « Nous connaissons les conséquences de tels arrangements : des prix plus élevés, moins de choix et moins d'innovation », estime Gigi Sohn, le président de l'association Public Knowledge. « Du point de vue du consommateur, il est difficile de trouver un seul avantage pour laisser AT&Tmp;T avaler l'un de ses rares rivaux », renchérit Paul Desai, de Consumers Union, l'éditeur de l'influent magazine « Consumer Reports ». D'autant plus que T-Mobile avait adopté une politique tarifaire agressive et proposait encore des forfaits sans limite de trafic de données.De son côté, AT&Tmp;T insiste sur les avantages de cette fusion. « À deux, nous allons être capables de réaliser des choses que nous n'aurions pas pu faire chacun de notre côté », avance son PDG en faisant notamment référence au déploiement du réseau 4G dans les zones rurales. L'opérateur sait qu'il devra faire quelques concessions, en cédant des fréquences notamment. « De nombreux obstacles devront être franchis pour obtenir l'accord de Washington, juge James Ratcliffe de Barclays Capital. Mais ils ne sont pas insurmontables. » Jérôme Marin, à New York
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