La technologie est LA matière première du pétrolier Repsol

Pour exposer la stratégie de transformation permanente de Repsol à des DSI, son PDG, Antonio Brufau, ne savait pas quels habits endosser. « Je ne sais pas si je dois m'adresser à vous comme un représentant du XIXe, du XXe ou du XXIe siècle, a-t-il expliqué en préambule. Notre industrie couvre les trois siècles. » Qu'on en juge. Il y a 150 ans à Titusville, en Pennsylvanie, le colonel Drake a creusé le premier puits de pétrole. Il y a un peu plus d'un siècle, en 1908, la première Ford T est sortie des usines (4 cylindres, une puissance de 24 chevaux et une vitesse de pointe de 71 km/h). Aujourd'hui ? On creuse toujours des puits de pétrole et les automobiles utilisent toujours le moteur à explosion. Notre dépendance à l'énergie fossile n'est pas remise en cause, mais on se demande si on pourra toujours continuer sur cette pente. Selon diverses projections, en 2030, l'énergie fossile représentera 80 % des besoins énergétiques de la planète, mais 2,7 milliards d'individus n'y auront pas accès.« Tous les ans, l'industrie pétrolière creuse une distance représentant 10 fois le diamètre de notre planète, note Antonio Brufau. L'utilisation de la technologie a permis d'augmenter le taux de réussite à 40?% aujourd'hui, contre 20?% dans les années 1940. » La puissance informatique nécessaire à ce type d'exploration a bouleversé et rendu possible l'exploration offshore en grande profondeur. Au large du Brésil, Repsol a trouvé du pétrole entre 5.000 et 7.000 mètres sous le niveau de la mer. « Pour maximiser nos chances, nous devons utiliser le dernier cri de la modélisation 3D, explique Antonio Brufau - un programme développé conjointement par IBM, l'université de Stanford et le Centre de superordinateurs de Barcelone. » révolution biologiquePar ailleurs, les nouvelles technologies de forage horizontal avec fracture, sous pression, de la roche mère, peuvent augmenter considérablement le volume de réserves prouvées de gaz naturel. « L'exploitation est aussi améliorée par la technologie », assure Antonio Brufau. La modélisation en temps réels des réservoirs permet d'en augmenter le rendement.« Si l'on considère l'invention du moteur à explosion comme le péché originel, l'industrie pétrolière en a bien profit頻, sourit Antonio Brufau. Mais elle doit se remettre en cause et trouver d'autres moyens de produire l'énergie nécessaire. « La prochaine révolution se fera dans les bioénergies et notamment dans la biologie synthétique », précise le directeur général de Repsol. Cependant, les défis de l'énergie ne laisseront pas inchangées les traditionnelles relations entre clients et fournisseurs. « Il nous faudra forger des alliances avec toutes les parties prenantes pour définir une stratégie viable », prévient-il. P. B.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.