Chômeurs en fin de droits  : les syndicats font des propositions

La réunion, lundi après-midi, consacrée au délicat dossier des chômeurs en fin de droits s'annonce animée. Réunis à Bercy, les services de Laurent Wauquiez, secrétaire d'état à l'Emploi, et les partenaires sociaux vont à nouveau plancher sur cet épineux dossier. Et surtout tenter de dépasser le désaccord observé à l'issue de la première réunion tripartite organisée le 5 mars sur les chiffrages du public concerné. Le pari n'est pas gagné. Pôle emploi évalue à un million le nombre de demandeurs d'emploi en fin de droits en 2010, dont 400.000 sans revenu de remplacement. De son côté, Bercy part de 360.000 (après avoir soustrait les quelque 40.000 bénéficiaires de l'allocation équivalent retraite) et chiffrait à 145.000 le nombre de chômeurs de longue durée « sans situation connue ». Au fil des rencontres bilatérales, les services du ministre ont très légèrement revu à la hausse leurs chiffrages et tableraient maintenant sur 200.000 chômeurs concernés.Allongement« Cachez ces chômeurs que je ne saurais voir ! Quand la température monte, le pouvoir en place préfère casser le thermomètre plutôt que de soigner le malade [...]. Il n'y a pas de diagnostic partagé, comme l'aurait souhaité le gouvernement », a déclaré jeudi Maurad Rabhi (CGT) dans un communiqué. Opposée au co-financement de contrats aidés par l'assurance chômage, la CGT plaide pour que l'état assouplisse les conditions d'attribution de l'allocation de solidarité spécifique (ASS) et pour que les partenaires sociaux allongent exceptionnellement de six mois la durée d'indemnisation des chômeurs.De son côté, Gabrielle Simon (CFTC) « attend que des décisions soient prises ». « Cela fait déjà pas mal de temps qu'on discute des chiffres, il est temps de prendre une décision pour ceux qui vont se retrouver sans rien. Il faut maintenant agir ! » indique-t-elle. Celle-ci demande notamment des conventions de reclassement personnalisées ou des contrats de transition professionnelle (CTP) aménagés pour ces chômeurs. « Juste avant qu'ils se retrouvent en fin de droits, on leur maintiendrait leur droit à indemnités, et ce, le temps de leur formation qualifiante », explique-t-elle. Enfin, la CFDT propose trois types de mesures qui doivent, selon elle, être coordonnées par Pôle emploi. Comme la CGT, elle demande tout d'abord un assouplissement de l'accès à l'ASS en réduisant la durée d'emploi nécessaire et le niveau de revenu pour en bénéficier. Elle préconise ensuite la mise en place d'un système de formation rémunérée et le recours aux emplois aidés, tout particulièrement pour permettre aux jeunes qualifiés d'avoir une première expérience professionnelle. Et pour ceux qui passeraient encore entre les mailles du filet, le syndicat préconise la création d'une allocation spécifique crise, sur le modèle de l'ASS, cofinancée par l'assurance chômage et l'état. Pour financer ce dispositif, la CFDT propose d'utiliser les 10 % de cotisations chômage versées par l'Unedic à Pôle emploi pour l'accompagnement des chômeurs qui ne sont pas totalement utilisés. Les régionales étant passées, le gouvernement va devoir rapidement trouver des solutions. Isabelle Moreau
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