Les patrons espagnols ne savent que faire de Gerardo Díaz Ferrán, le président de l'équivalent du Medef, la Confederación Española de Organizaciones Empresariales (CEOE), dont le groupe Marsans est en pleine débâcle.La récente faillite pour manque de liquidité de la filiale d'assurances de Díaz Ferrán, Seguros Mercurio, a accentué le malaise. En décembre, Air Comet, la compagnie aérienne du groupe, a dû cesser ses activités au vu de son état financier. Auparavant, la banque Caja Madrid avait annoncé l'ouverture d'une procédure de sanctions contre Díaz Ferrán pour une dette impayée de 26,5 millions d'euros. Pour couronner le tout, le groupe est en guerre ouverte avec le gouvernement argentin qui a exproprié la compagnie aérienne Aerolíneas Argentinas. Le groupe pourrait vendre son précieux atout, l'agence de voyages Viajes Marsans.désapprobationCette situation peut-elle nuire aux entreprises espagnoles, déjà affectées par la situation économique du pays ? Quelques rares patrons ont confessé publiquement leur désapprobation. Mais Diaz Ferrán compte quelques soutiens sur lesquels il s'appuie pour écarter toute démission.En règle générale, les grands patrons se refusent à tout commentaire à ce sujet. C'est également en silence que les membres de l'assemblée de la direction de CEOE ont accueilli les explications du président sur l'état de ses affaires mercredi dernier. Ce silence en dit long. Car lors d'une assemblée en décembre, c'est sous des applaudissements nourris que Diaz Ferrán avait reçu le soutien des autres patrons. Visiblement, il a depuis perdu la reconnaissance de ses pairs.Pour autant, le gouvernement de José Luis Zapatero a déjà fait savoir que le président de la CEOE restait un interlocuteur légitime. « Je ne sais pas s'il est représentatif, mais il a été élu par les patrons », a indiqué la ministre de l'économie Elena Salgado face à la presse. En attendant, la négociation sur la réforme du marché du travail continue. GaËlle Lucas, à Madrid

latribune.fr

21 Mars 2010, 23:18

Partager :