Réforme de la santé  : un risque politique majeur pour Obama

La campagne pour les élections de mi-mandat a commencé. Sans attendre que la Chambre des représentants se prononce dimanche soir sur la plus vaste réforme sociale aux états-Unis en quarante ans, les républicains ont promis d'exploiter le thème de la santé lors du scrutin de novembre. Pour l'opposition, les efforts de Barack Obama pour rallier les démocrates indécis ? progressistes déplorant qu'un régime fédéral d'assurance santé ne soit pas créé et conservateurs anti-avortement ? confirment leur thèse : la Maison-Blanche tente d'imposer ses réformes malgré les réticences d'une large part des élus et de l'opinion. Les républicains ont aussi dénoncé la procédure parlementaire employée, la « réconciliation », qui devait permettre aux démocrates d'obtenir cette refonte bien qu'ils aient perdu leur majorité qualifiée au Sénat en janvier. « Je ne sais pas quelles seront les retombées politiques. J'ignore si ma cote de popularité montera ou descendra, mais je sais quel sera son impact pour des millions d'Américains », avait admis Obama, avant que les représentants se prononcent. Dimanche, les démocrates de la Chambre faisaient face à un dilemme : voter une loi censée apporter une couverture maladie à 32 millions d'Américains, mais dont la popularité a décliné au cours des derniers mois. Ou bien la rejeter, ce qui pourrait « détruire la présidence » d'Obama, avait prévenu Dennis Kucinich, un démocrate qui a apporté son soutien tardif à la loi. Pour obtenir 216 votes, les leaders de la Chambre ont intégré des amendements, portant notamment sur la taxation des primes d'assurance élevées, afin que le Sénat les adopte cette semaine. Sombres perspectivesLes démocrates « peuvent toujours triturer [cette réforme] et la triturer encore, mais c'est bien 1.000 milliards de dollars qu'ils comptent dépenser », avait clamé avant le vote, John Boehner, le leader républicain de la Chambre. Le Bureau du budget du Congrès a estimé son coût à 940 milliards de dollars et indiqué qu'elle permettrait de réduire le déficit fédéral à hauteur de 138 milliards sur dix ans. « Vrai », estime Goldman Sachs dans une étude, à condition que les prochaines législatures soutiennent les coupes budgétaires et les taxations prévues. « Les Américains n'en veulent pas, et si quelqu'un s'imagine qu'ils oublieront ce vote, regardez bien ce qui se passera » en novembre, a averti John Boehner en dénonçant la procédure de « réconciliation ».
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