L'euro, porté par les paris sur une hausse des taux, teste 1,42 dollar

La spéculation sur une hausse des taux de la BCE le mois prochain et le retour modéré du goût du risque ont propulsé ce lundi l'euro à un nouveau plus haut depuis le mois de novembre. Peu avant l'allocution du président de la BCE, Jean-Claude Trichet, devant le Comité des affaires économiques et monétaires européen, la monnaie unique a fait sa première incursion au-delà de 1,42 dollar depuis le 5 novembre dernier, avant de grimper en fin d'après-midi jusqu'à 1,421 dollar. Toujours inquiets des répercussions des frappes militaires en Libye et de l'évolution de la situation au Japon, les intervenants ont été particulièrement attentifs aux propos du président de la BCE, qui a admis que les conditions de marché étaient « difficiles ». Comme vendredi lors de la conférence à Francfort, Jean-Claude Trichet a néanmoins spécifié qu'il était essentiel « d'ancrer les anticipations inflationnistes » et que « le rôle de la BCE est de garantir la stabilité des prix », tout en ajoutant étudier « attentivement » l'impact de la crise japonaise. Dans la matinée, le membre du directoire de la BCE et gouverneur de la Banque centrale de Luxembourg, Yves Mersch, avait souligné, dans le rapport trimestriel de l'institution qu'il dirige, qu'il est « essentiel que la récente hausse de l'inflation ne conduise pas à une poussée inflationniste générale à moyen terme ». « Une grande vigilance est nécessaire pour contenir les menaces croissantes sur la stabilité des prix », a-t-il précisé en référence à l'expression chère à Jean-Claude Trichet pour préparer les marchés à des hausses de taux d'intérêts.Une zone euro dynamiqueMalgré la crise des finances publiques européennes, l'économie de la zone euro dans son ensemble reste en effet dynamique, tandis que l'inflation dépasse le seuil de 2 % toléré par la BCE depuis le mois de décembre. Le 3 mars, le Conseil de la BCE avait reconduit à 1 % son principal taux directeur, mais Jean-Claude Trichet avait ajouté qu'une hausse des taux d'intérêt lors de la prochaine réunion du 7 avril « était possible ».Interrogé sur l'intervention concertée du G7 vendredi matin pour contenir la hausse du yen, le patron de la BCE a par ailleurs estimé que l'opération avait « envoyé le meilleur signal possible dans les circonstances » actuelles. Porté par les spéculations sur un rapatriement de capitaux massifs au Japon et l'aversion pour le risque, la monnaie japonaise avait atteint dans la nuit de jeudi à vendredi un niveau record depuis 1945 de 76,25 yens pour un dollar. La BCE, la Fed et la Banque du Canada s'était jointes vendredi à la Banque du Japon pour vendre des yens. Après être grimpée jusqu'à 81,9 vendredi, la monnaie nippone s'échangeait lundi aux alentours de 81.
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