Les tensions persistent sur les céréales

« Il y a peu d'impact entre les catastrophes au Japon et les marchés agricoles, dont les perspectives restent intactes », assure Jonathan Blake, responsable des fonds Matières Premières chez Baring Asset Management. Pourtant, après le tsunami au Japon le 11 mars dernier, le mouvement de panique qui a frappé les marchés a fait perdre plus de 10 % au blé et au maïs. Les deux céréales sont en train de rattraper leur retard alors que des tensions persistent entre l'offre et la demande. Les stocks de maïs représentent 14 % de la consommation annuelle, soit un niveau historiquement bas, et ce pour deux raisons. D'une part, plus de la moitié de la récolte américaine de maïs a été transformée en ethanol en raison de la hausse des taux d'incorporation de biocarburant cette année. Et d'autre part, les prix élevés du sucre ont incité l'industrie alimentaire à se rabattre sur le sirop de maïs, un édulcorant moins cher et tout aussi efficace. Selon Goldman Sachs, cette situation devrait toutefois évoluer : les semis de maïs sont attendus abondants cette année, ce qui devrait faire baisser le prix de la céréale qui cotait 6,20 dollars par boisseau lundi.Sur le blé, la situation n'est pas forcément meilleure. Selon le Conseil International des Céréales, le stock de blé représente 28 % de la consommation annuelle. Un niveau plutôt confortable en soi, mais mal réparti : la moitié de ce stock se situe en Chine et en Inde, deux pays qui n'exportent pas. Si bien que l'offre de blé pourrait poser problème à court-terme.Selon les chiffres publiés la semaine dernière par l'USDA, les stocks de blé sont attendus en recul de 8 % cette année aux États-Unis, alors que les pays importateurs se ruent sur le blé américain, faute d'offre alternative. Et le marché à terme témoigne d'une tendance à la raréfaction de l'offre : le blé pour livraison dans un an cote nettement plus cher qu'aujourd'hui, que ce soit sur le marché américain ou parisien. Les perspectives de récoltes 2011 font déjà stresser les intermédiaires.La Russie ne peut répondreLa Russie, second exportateur de blé en 2009, risque de rester partiellement hors jeu cette année pour plusieurs raisons. « Les prix locaux sont tellement bas à cause de l'embargo sur les exportations que les fermiers n'ont pas rentabilisé leur récolte. Les surfaces plantées devraient donc baisser », assure un expert de la région. La fonte des neiges suivie par un épisode de gel violent début février pourrait de surcroît avoir abîmé les plants en terre. La météo pose aussi problème aux États-Unis. Dans le Nord Dakota, le premier état producteur de blé du pays, la neige et la pluie ont saturé la terre d'eau. Les semis de blé de printemps pourraient être retardés par cette situation, ce qui pénaliserait les rendements à la récolte. A. R.
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