Google sanctionné pour espionnite

La Cnil durcit le ton face à Google. La Commission nationale de l'informatique et des libertés a annoncé, lundi, avoir infligé le 17 mars une amende de 100.000 euros au groupe américain pour avoir collecté des données privées lors du passage des voitures chargées de photographier les rues pour enrichir son service de cartographie en ligne Street View. Dans de nombreux pays, comme en Allemagne, le passage de ces « Google Cars » a suscité des polémiques et des recours administratifs et judiciaires.Par cette sanction pécuniaire record, la Commission veut dénoncer « la persistance de certains des manquements » constatés lors de contrôles effectués fin 2009 et début 2010. À l'époque, la Cnil avait révélé que les vingt-deux véhicules équipés de caméras qui sillonnaient les rues et routes de France captaient et enregistraient des points d'accès wi-fi des particuliers, mais aussi des données transitant par ces réseaux sans fil (connexion à des sites Web, mots de passe de messagerie, adresses de courrier électronique...). Après une première injonction, en mai 2010, Google avait pris l'engagement de cesser la collecte de données wi-fi et de supprimer les contenus enregistrées, selon elle, par erreur.Poursuite des infractionsPourtant, la Cnil constate aujourd'hui que les infractions se poursuivent sous une autre forme. Google n'a pas renoncé à utiliser les données identifiant les points d'accès wi-fi de particuliers. Ces informations servent même à enrichir une autre application, Google Lattitude. Ce service permet à un utilisateur qui dispose d'un compte Google sur son smartphone d'afficher sa position, mais aussi de localiser ses amis. Cette collecte s'opère désormais directement par le biais des terminaux mobiles des utilisateurs et à leur insu. Selon la Commission, « ce défaut d'information constitue une collecte déloyale au sens de la loi, qui était déjà à l'oeuvre avec les Google Cars ». Plus généralement, la Cnil a motivé sa décision car « les données collectées confèrent à la société un avantage indéniable sur ses concurrents, lui permettant d'offrir des services de géolocalisation performants ».Alors que Google avait reconnu avoir collecté par erreur des données circulant sur des réseaux wi-fi « non sécurisés » et annoncé sa volonté de corriger ce défaut, le groupe américain refuse de coopérer dans le cas de Lattitude. Google conteste en effet l'application de la loi française à ce service qui est opéré depuis les États-Unis et a refusé la déclaration préalable demandée par la Cnil. Google dispose de deux mois pour exercer un recours devant le Conseil d'État.
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