La Grande-Bretagne s'interroge sur son arme nucléaire

L'envolée soudaine dans les sondages de Nick Clegg, le leader des libéraux-démocrates, a relancé la possibilité de voir la Grande-Bretagne réduire sa dissuasion nucléaire. Celui-ci, qui pourrait faire partie d'un gouvernement de coalition, souhaite ne pas renouveler tel quel le Trident, le système de quatre sous-marins portant l'arsenal nucléaire britannique. Cela sera ce jeudi soir l'un des grands thèmes abordés lors du deuxième débat télévisé entre les leaders des trois principaux partis (travaillistes, conservateurs, lib-dems) qui vont concourir lors des législatives du 6 mai prochain. Le Trident doit être remplacé en 2024. Tony Blair, en 2006, a décidé de le renouveler complètement. Mais cela coûtera cher : entre 25 milliards (selon le gouvernement) et 115 milliards d'euros (selon les lib-dems). Bien que la somme soit répartie sur vingt ans, c'est un poids énorme sur le budget de la défense, à l'heure où les déficits britanniques sont considérables. Les libéraux-démocrates estiment qu'un renouvellement complet du système serait un gaspillage, vingt après la fin de la guerre froide. De plus, ils affirment qu'aucune décision n'est à prendre avant 2014, la durée de vie du Trident pouvant être prolongée. Ils ne préconisent pas un abandon complet de la dissuasion nucléaire : il serait envisageable de n'avoir des sous-marins en mer portant l'arsenal nu cléaire que « 70 % à 80 % du temps ». vers un abandon ?Autre piste, les sous-marins conventionnels Astute pourraient être adaptés au nucléaire. L'argument des lib-dems est approuvé par une partie de l'armée. Mercredi, quatre anciens généraux ont publié une lettre dans le « Times » allant dans le même sens : « l'argent dépensé dans le Trident ne va pas aux troupes », s'inquiètent-ils. Et même le premier ministre, Gordon Brown, qui officiellement souhaite un renouvellement du Trident, a laissé une légère ouverture. L'an dernier, il affirmait que son abandon était envisageable dans le cadre de négociations internationales sur le désarmement. Les jours de la dissuasion nucléaire britannique sont peut-être comptés.éric Albert, à Londres
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