Comment sortir du lot sur l'App Store ?

L'App Store, la boutique en ligne d'Apple regorgeant de mini-programmes pour l'iPhone ou l'iPod Touch, a encore battu des records : plus de 4 milliards d'applications téléchargées dans le monde et 185.000 disponibles. Dans ce foisonnement, il devient de plus en plus difficile aux développeurs de rendre leur application visible. La voie royale, être choisi par Apple et figurer dans ses publicités pour l'iPhone, concerne peu d'élus souvent déjà connus. Les utilisateurs se laissent en général guider par le « Top 25 » des applications les plus téléchargées de l'App Store. Tous les moyens sont bons pour entrer et rester dans ce classement dont Apple tient les règles secrètes. Un cercle vertueuxAux états-Unis, le site AppRebates promet aux éditeurs « de grimper dans le Top en acquérant des milliers d'avis écrits ». Le portail français AppVIP propose sans ambages « aux éditeurs d'applications payantes iPhone de se faire connaître en boostant immédiatement leurs ventes, tout simplement en rémunérant les utilisateurs pour la rédaction d'avis sur les applications. » Moyennant environ 2.000 euros pour 1.000 téléchargements. Les testeurs s'inscrivent sur le site, téléchargent l'application, écrivent un avis puis se font rembourser et payer en moyenne 1 euro, via le système PayPal. « Il faut initier un cercle vertueux : être dans le Top pour être téléchargé, être téléchargé pour être dans le Top » explique le fondateur, Thomas Fagot. Il se défend de tricher : « on n'achète pas de bons commentaires, les avis ne sont pas validés ni le nombre d'étoiles vérifié. Si l'appli n'a pas d'intérêt, les testeurs le disent. » Il concède que l'on « pourrait critiquer l'aspect artificiel de la montée des ventes, comme dans toute campagne de communication. Or c'est plus honorable de donner de l'argent aux internautes qu'à AdMob, la régie de Google » plaide-t-il. La société aixoise Cellcast a fait appel aux services d'AppVIP. «On achète du test, pas des téléchargements, et pas de gros volumes » nuance Philippe Chutczer, le responsable des services mobiles. « Ce sont un peu des pros du test, pas des utilisateurs classiques » regrette-t-il, jugeant « plus pertinent l'achat de publicité, de pages vues sur des sites comme Allociné ou Dailymotion. » Tout le monde est gagnantPlus subtil, le site Smartappli référence toutes les applications mobiles par usage, tandis que son éditeur, Third Voice, commercialise en parallèle une offre de « buzz de lancement d'application », pour un budget de 2.000 à 5.000 euros. Bannières, emailings, mais aussi « mise en avant de l'application dans un environnement éditorial, grâce à notre sélection Smartappli, qui est un mix de référencement naturel et payant, avec les applis faisant le buzz et celles de nos partenaires » explique Nicolas Marette, le Pdg. Plutôt « contre les avis rémunérés, biaisés », il propose « en option l'achat de tests. C'est une niche, les budgets peuvent vite être importants.» Au final « tout le monde y gagne, même Apple » pointe un acteur, puisque la firme à la pomme conserve 30 % de la vente de toute application. Sauf peut-être les possesseurs d'iPhone qui se fient au classement « naturel » de l'App Store. Delphine Cuny
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