Ils savent tout

Derrière l'hémicycle du Sénat s'anime une véritable fourmilière. Huissiers, gardiens, postiers : les sénateurs sont en contact avec près de 2.000 fonctionnaires, tous astreints au silence, qui travaillent dans les coulisses de la Chambre haute. Pendant sa journée, le sénateur passe d'abord devant l'un des 50 gardes républicains affectés au palais du Luxembourg. Il croise ensuite le personnel de l'accueil et les agents de sécurité. « Les 80 agents connaissent par coeur les noms et visages des 343 sénateurs, affirme Jean-Charles André, directeur de la sécurité. Ces personnels sont d'ailleurs soumis à une épreuve de physionomie au moment du recrutement. » La plupart sont d'anciens pompiers et connaissent les premiers gestes de secourisme.Avant de rejoindre son bureau, le sénateur peut faire étape à la buvette réservée aux parlementaires. « Un lieu emblématique », selon Daniel Ergmann, qui en assure la gestion. Moquette rouge impérial et fauteuils tapissés, la buvette ne ressemble pas vraiment à une banale cafétéria. Toutes les consommations sont aux frais des sénateurs, mais les prix sont très compétitifs : « 45 centimes le café, 1,70 euro le whisky », détaille Daniel Ergmann. Toujours sur le chemin de son bureau, le sénateur récupère son courrier dans son casier. Un service assuré par le bureau de poste intégré au Sénat. « On traite en moyenne 30.000 lettres et colis par jour, explique le directeur du bureau. La facture du courrier du Sénat équivaut à celle d'une ville de 20.000 habitants ! » Arrivé dans son bureau, le sénateur prépare la séance avec l'un de ses deux ou trois assistants, puis se rend à l'hémicycle. En chemin, il assiste à une procession très protocolaire : le président du Sénat, Gérard Larcher, suivi de son secrétaire général et du directeur de séance, est précédé par un huissier en habit noir et auréolé d'une grande chaîne en métal argenté, armé de son épée, qui le guide vers l'hémicycle. Le sénateur entre enfin dans cette arène, mais en respectant une tenue appropriée. « La cravate est obligatoire, prévient Bruno, un huissier. On vérifie toujours à l'entrée, et s'ils n'en ont pas, ils ne rentrent pas ! » À l'intérieur, le travail commence. Les huissiers passent les messages et font le lien pendant la séance entre l'hémicycle et le plateau où siège le président. 8.000 amendements sont votés chaque année pour une centaine de textes de lois adoptés. Un travail parlementaire impossible sans le concours des petites mains qui veillent sur le palais.Aglaé de ChalusDemain : la maquilleuse des politique
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