Le protectionnisme argentin fait fuir les marques de luxe

A Buenos Aires, la prestigieuse avenue Alvear dans le quartier chic de la Recoleta voit les enseignes de luxe fermer les unes après les autres. Dernière en date: Ralph Lauren. La marque américaine au joueur de polo avait conquis le pays en 1999 et avait même résisté à la crise de 2001. Mais, la compagnie a \"évalué la situation en Argentine et décidé de fermer temporairement trois magasins\", tout en promettant de continuer à faire des affaires dans le pays, comme l\'indiquait le journal local Diarios y Noticias début août. Avant Ralph Lauren, Yves Saint Laurent fin décembre, Escada en avril, mais aussi les marques Armani et Calvin Klein ont elles aussi mis la clé sous la porte de leurs boutiques. Cartier s\'apprêterait à faire de même le 31 octobre, selon plusieurs médias argentins.Les importations soumises à autorisationA l\'origine de cette fuite : une législation protectionniste mise en place par la présidente Cristina Kirchner. Désormais, toute importation est soumise à une autorisation des autorités. Les importateurs sont en outre obligés d\'exporter autant qu\'ils importent. L\'objectif? Préserver l\'excédent commercial du pays et freiner la fuite des capitaux à l\'étranger. Cette règlementation ainsi qu\'un taux d\'inflation particulièrement élevé (la hausse des prix est estimée entre 20% et 25% par an par des économistes), rendent les investissements peu attractifs pour les entreprises étrangères, notamment dans le secteur du luxe. Un contrecoup de la nationalisation de RepsolDes coups durs pour les investissements étrangers quelques mois après l\'expropriation d\'une filiale de l\'espagnol Repsol. Après la nationalisation de la compagnie pétrolière YPF, l\'entreprise a dénoncé des contrats avec les producteurs locaux d\'huile de soja qui entre dans la composition du carburant exporté en Europe. En outre, l\'Argentine impose une taxe à l\'importation qui a pour effet de rendre le prix du produit fini moins élevé que celui de la matière première (l\'huile de soja).  En conséquence, les producteurs de biocarburants européens devraient porter plainte contre l\'Argentine auprès de l\'Organisation Mondiale du Commerce (OMC).Des solutions pour contourner le protectionnismePour les investisseurs qui voudraient tout de même contourner le protectionnisme argentin, des solutions existent. La marque italienne Ermenegildo Zegna a par exemple pu rouvrir son magasin après avoir conclu un accord avec un producteur de laine de Patagonie pour exporter en Suisse et en Italie. Dans le secteur automobile, Porsche s\'est engagé à acheter du vin et de l\'huile d\'olive argentins pour faire entrer une centaine de véhicules sur le territoire. Quant au fabricant canadien BlackBerry, il a prévu d\'ouvrir d\'une unité de production en Terre de Feu pour continuer à vendre ses portables.
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