Obama face aux déçus de son bilan

C'est cette image que les médias américains ont retenue. Une afro-américaine « de la classe moyenne » qui, très dignement, a apostrophé le président américain Barack Obama au cours du débat télévisé organisé lundi soir par la chaine CNBC : « Je suis épuisée de vous défendre, de défendre votre administration, de défendre la bannière du changement pour laquelle j'ai voté. On m'a dit que j'avais voté pour un homme qui allait changer les choses de manière significative pour la classe moyenne, et j'attends, Monsieur, j'attends. » Ce qui devait être une discussion autour de l'économie entre Barack Obama et un panel de salariés, d'étudiants, de retraités et autres entrepreneurs a viré à la thérapie de groupe pour les déçus de l'administration Obama. Car tout au long de cet entretien, au ton très personnel, ce sont la frustration et l'inquiétude, qui ont prédominé. « Le message que vous portiez m'a vraiment inspiré. Mais maintenant je vous le demande : est-ce que le rêve américain est mort pour moi ? » a poursuivi un trentenaire, diplômé en droit qui s'est plaint de pouvoir à peine rembourser son prêt étudiant, écartant, de fait, toute velléité de construire une famille. Danger des Tea Parties Même si comme l'a annoncé lundi, le bureau national des études économiques (NBER), l'économie américaine est officiellement sortie de sa plus grave récession depuis la crise des années 30, «  à l'évidence, pour des millions de personnes toujours privées d'emploi, elle est toujours tout à fait réelle, » a admis Barack Obama. Ajoutant que son but n'était pas de convaincre que tout est parfait mais que « nous allons dans la bonne direction. » Défendant son bilan, donc, sur la réforme de la santé, la régulation financière ou l'éducation, Obama a également laissé entendre qu'avec la Chine, les efforts ne pouvaient pas toujours être à sens unique : une allusion à peine voilée visant à exhorter Pékin à réévaluer sa monnaie. Mais c'est à l'égard des conservateurs du Tea Party que sa charge a été la plus énergique, les mettant au défi d'exposer clairement quelles seraient les coupes budgétaires précises qu'ils mettraient en place dans les dépenses publiques s'ils étaient au pouvoir. Reste qu'à 41 jours des élections législatives de mi-mandat, qui s'annoncent rudes pour les démocrates, un récent sondage du « New York Times » stipule que 57 % des Américains pensent qu'Obama n'a pas de plan clair pour rétablir une économie en panne. Sixtine Léon-Dufour, à New York
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.