Les électeurs rejettent la classe politique

Si, d'habitude, aux États-Unis comme ailleurs, un candidat sortant a toujours plus de chances de se faire réélire qu'un nouveau venu, c'est l'inverse qui semble se dessiner, à moins de deux mois des élections législatives américaines. Les sortants, quel que soit leur bord politique, pourraient bien en effet se faire sortir... Selon un sondage réalisé pour le « New York Times » et ?« CBS News », 55 % des électeurs interrogés estiment qu'il est temps d'envoyer de nouveaux représentants du peuple au Congrès, contre seulement 34 % qui considèrent que leur propre élu mérite d'être reconduit dans ses fonctions. Un pourcentage inédit depuis vingt ans. Si les vagues de désaffection populaire ne sont pas nouvelles, elles sont en général concentrées sur le parti au pouvoir, considéré, à juste titre ou non, comme responsable des problèmes du moment. Cette fois-ci, cependant, la crise de défiance vis-à-vis de la chose publique semble plus profonde. Toujours selon l'enquête d'opinion effectuée pour le « New York Times » et « CBS News », les électeurs désavouent les élus démocrates, majoritaires au Congrès, à 63 % et sont encore moins tendres vis-à-vis de la minorité républicaine. Les parlementaires du Grand Old Party sont honnis à 73 %.... La crise couve depuis près de dix ans. En fait, les Américains semblent traumatisés par des crises que les élus ou les fonctionnaires n'ont pas su, à leurs yeux, éviter. Cela va des attentats du 11 septembre à la crise économique, en passant par la guerre en Irak et la marée noire. Dans tous les cas, ce sont, du point de vue des électeurs, soit les rouages du système qui se sont grippés, empêchant par exemple les services secrets d'alerter correctement sur les menaces terroristes, soit la « corruption » de Capitol Hill, faisant la part belle aux contributions des entreprises pétrolières, en échange d'une tolérance plus grande pour la prise de risques de la part des élus, avec les résultats que l'on connaît dans le Golfe du Mexique. Quelle influence cette défiance aura-t-elle sur le scrutin ? Elle pourrait neutraliser les deux partis traditionnels. Car s'il ne fait pas bon, pour un candidat démocrate, être associé à Obama, dont la cote de popularité est tombée à 45 % (et à 41 % pour ce qui est de sa stratégie économique), être soutenu par Sarah Palin, l'égérie des Tea parties, est encore moins porteur. L. J. B.
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