Le prix unique du livre devrait être appliqué au numérique

« Ma priorité, c'est le numérique », déclarait en juin, Antoine Gallimard, président de la maison éponyme alors tout juste élu président du Syndicat national de l'édition. Et le prix du livre numérique est son gros chantier. Outre qu'il soit logiquement moindre que celui du livre papier (de 20 % à 30 %), il est au coeur des préoccupations de tous les professionnels qui se battent pour en conserver la maîtrise. Notamment face aux géants de l'Internet, Google, Amazon, Microsoft ou Google, qui n'étant pas domiciliés dans l'Hexagone font souvent fi de la législation locale, et provoquent l'ire des éditeurs français qui refusent toujours de leur vendre leurs fichiers numériques.Chaîne de valeurLa profession juge donc indispensable que la loi Lang de 1981 soit transposée au livre numérique. C'est-à-dire que, quel que soit le site où est vendu le livre, il doit l'être au même prix. « Sinon, les livres numériques seront bradés sur Internet et c'est la mort annoncée des librairies qui n'ont pas les moyens d'accorder de telles réductions », prédit un libraire parisien. Un appel entendu par le Parlement. Mercredi dernier, la commission de la Culture du Sénat a adopté une proposition de loi qui fixe « un cadre souple de régulation au livre numérique ». Son inscription à l'ordre du jour du Sénat n'est pas encore fixée. Le texte reprend aussi l'autre grand volet de la loi Lang : celui qui confère aux éditeurs la maîtrise du prix de vente du livre. Ce point, nerf de la guerre avec les géants américains de la Toile, permet selon les parlementaires « de préserver la chaîne de valeur, de l'auteur au libraire, en passant par l'éditeur ». Ils veulent « créer un cadre législatif sécurisant pour les acteurs de la filière » et ainsi encourager les libraires notamment « à développer des offres spécifiques au commerce du livre numérique ».La profession a aussi été entendue sur la TVA. Le député UMP Hervé Gaymard a déposé un projet de loi pour que le livre numérique soit assujetti au même taux que le livre papier (5,5 %) contre 19,6 % actuellement. Mais il doit recevoir le feu vert de Bruxelles... « Un faux problème, l'Espagne n'a pas attendu l'autorisation des autorités européennes pour baisser son taux de TVA sur le livre numérique », pointe un éditeur. Sandrine Bajo
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