Thierry Dahan, rapporteur général, devient avocat

Aller de l'avant pour faire sa propre expérience. Guidé par ce leitmotiv, Thierry Dahan est, dans l'histoire du conseil de concurrence, devenu aujourd'hui l'Autorité de la concurrence, le deuxième rapporteur général à revêtir la robe d'avocat en prêtant serment le 6 octobre 2010. Que de chemin parcouru, après avoir dû quitter avec ses parents l'Algérie, pour cet élève boursier au lycée Thiers à Marseille. Agrégé de physique, il est parti enseigner au lycée français de Casablanca. Là-bas, il entend parler de la possibilité pour les fonctionnaires ayant six ans d'ancienneté de passer un pré-concours pour faire la classe préparatoire à l'ENA. Le réussissant, il choisit l'option économie à l'ENA et effectue son stage en préfecture. Bien classé à sa sortie en 1991, il opte pour la Cour des comptes et se retrouve à la chambre Éducation et Culture avec des dossiers passionnants : l'Opéra-Bastille, le musée d'Orsay... Puis il exerce des mandats extérieurs de commissariat aux comptes durant quatre années à Rome auprès de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture). Une expérience très intéressante pour ce fervent du travail en équipe et très facile de contact. Puis, alerté par un ami, Thierry Dahan pose en 1996 ses valises sur les bords du Rhône en devenant directeur général des affaires culturelles et des sports de la ville de Lyon sous le mandat de Raymond Barre. Après les régionales de 1998, le climat politique se détériore. Retour à Paris au printemps 1999 comme conseiller budgétaire au cabinet de la garde des Sceaux Élisabeth Guigou puis de Marylise Lebranchu. Ce nouveau poste lui permet de se familiariser rapidement avec le droit économique. En relation avec Bercy, il va être en première ligne à la chancellerie sur le projet de loi sur les nouvelles régulations économiques (NRE). Un vaste texte qui définissait le cumul des mandats dans les sociétés, les pouvoirs du conseil de la concurrence, la lutte contre le blanchiment d'argent sale. Avec les élections présidentielles et législatives en 2002, Thierry Dahan retourne à la Cour des comptes. Sous le gouvernement Raffarin, le garde des Sceaux Dominique Perben prend comme directeur de cabinet Patrick Hubert, qui n'est autre que rapporteur général au conseil de la concurrence. Thierry Dahan postule pour lui succéder, pour un mandat de quatre ans (2002-2006). Il sera finalement rapporteur général du Conseil de la concurrence jusqu'en février 2009. Il a « adoré » ce poste, en pouvant compter sur une équipe de très haut niveau. La montée en puissance des procédures négociées (clémence, engagements) a rendu le travail d'autant plus intéressant. Avec la création de l'autorité de la concurrence, Thierry Dahan retourne à la Cour des comptes. Et un an et demi après son départ du conseil de la concurrence, il décide de passer de l'autre côté de la barrière comme avocat en droit de la concurrence en rejoignant l'équipe du cabinet Ashurst. Une nouvelle expérience qui n'est pas le fruit du hasard pour ce père de famille de 53 ans.
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