La BNP renoue avec l'architecte Charles Garnier

Elle se devait d'être au rendez-vous. Car les liens entre la BNP et Charles Garnier existent depuis longtemps. La banque a vu le jour alors que l'opéra sortait de terre. L'ancien siège du Comptoir national d'escompte, situé à quelques pas de là, partage d'ailleurs avec le temple de la musique le même mosaïste. Mais pas seulement. Le fils de l'un des fondateurs de la banque, Raphaël-Louis Bischoffsheim, avait fait appel à l'architecte pour construire sa maison de Bordighera en Italie. Aussi, lorsqu'il a été question que l'École nationale des beaux-arts de Paris (Ensba) consacre une exposition à Garnier, la Fondation BNP Paribas a immédiatement répondu présent.« Pour qu'une action de mécénat soit réussie, il faut que le souhait d'un mécène rencontre un projet », confie Jean-Jacques Goron, le délégué général adjoint de la Fondation. Justement. L'un des axes de mécénat de cette dernière vise à mettre en valeur les collections des musées à travers la restauration d'oeuvres, comme elle l'a fait pour la collection de pastels du musée d'Orsay. La Fondation BNP Paribas a donc financé la restauration de dessins de Charles Garnier appartenant à l'Ensba, à hauteur de 65.000 euros. Ce qui a notamment permis à la restauratrice Christelle Desclouds de les dépoussiérer, d'en éliminer les salissures et les acides, d'atténuer parfois les auréoles, de consolider les déchirures. « La part des subventions de l'État baisse ou n'augmente pas, explique Bruno Girveau, commissaire de l'exposition avec Anne-Marie Garcia. La restauration est l'un des premiers postes touchés. C'est très courageux pour un mécène de financer ce travail de longue haleine qui n'est pas immédiatement visible. » Il coûte aussi très cher. Jusqu'à 7.000 euros par feuille. « Sans le mécénat de la Fondation, l'exposition n'existerait pas, poursuit le commissaire. Mieux. Il nous a poussés à réaliser une exposition plus ambitieuse encore. D'autant que ce soutien a eu un effet boule de neige, attirant à nous d'autres mécènes. »Le résultat se révèle flamboyant grâce à la scénographie du metteur en scène d'opéra Robert Carsen. D'autant que l'Ensba a choisi de raconter l'architecture de Garnier à travers sa personnalité. « C'était un être complexe, contradictoire, mais extrêmement attachant, souligne Bruno Girveau. Un homme volubile mais dépressif, soignant son mal par des voyages. On retrouve tout cela dans le bâtiment de l'Opéra, à la fois exubérant et très rationnel. » La Fondation BNP Paribas a été tellement emballée par le projet qu'elle a fait en sorte que le plus grand nombre en profite. Au sein de la banque, tout d'abord, où l'on a organisé un concours pour faire gagner des places ou des livres sur le sujet. Une importante campagne de communication a été lancée en direction du grand public. La Fondation a également financé la publication du catalogue et d'un album. « Le mécénat n'a pas de sens s'il reste extérieur au corps social », rappelle Jean-Jacques Goron.Yasmine Youssi « Charles Garnier. Un architecte pour un empire », jusqu'au 9 janvier. www.ensba.f
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