Regain d'inquiétudes sur les marchés obligataires

Après deux jours consécutifs de rebond, les obligations d'État irlandaises sont reparties à la baisse vendredi dans le sillage de l'annonce par la banque Allied Irish Banks de fuites massives de dépôts. Malgré les progrès des négociations sur une aide conjointe de l'Europe et du FMI à Dublin, le taux des obligations d'État à 10 ans irlandaises, qui évolue en sens inverse des prix, a finalement augmenté de 3 points de base, à 8,14 %. En milieu de journée, il cédait pourtant 13 points, dopé par les déclarations du Premier ministre irlandais Brian Cowen, qui estimait que les négociations « avançaient bien » pour conclure un plan d'aide « le meilleur possible ».Le 11 novembre, le taux à 10 ans irlandais avait grimpé à 8,94 %, son plus haut niveau depuis 1995. En proie à de graves difficultés, le secteur bancaire irlandais devrait faire bondir cette année le déficit budgétaire de Dublin à 32 %. Dans le sillage des craintes des épargnants sur sa santé financière, Allied Irish Banks a annoncé ce vendredi que ses dépôts avaient chuté de 13 milliards d'euros depuis le début de l'année, soit un repli de 17 %. Alors qu'elle s'est engagée dans un plan de soutien à ses banques qui pourrait lui coûter 50 milliards d'euros, soit un tiers de son PIB.Pression des marchés L'Irlande ne semble plus aux yeux des investisseurs avoir les moyens de réaliser seule ce sauvetage. Son entêtement à refuser de l'aide l'a mise sous la pression des marchés et entraîné dans son sillage les autres maillons faibles de la zone euro.« Les signaux indiquant que certains gouvernements ne rempliront pas leurs objectifs budgétaires cette année se multiplient. Cela pose bien sûr la question de savoir s'ils seront capables ou non de revenir à un niveau d'endettement soutenable dans les prochaines années », soulignent les experts d'ING. Alors que le Portugal n'a toujours pas adopté son budget 2011, le déficit grec devrait atteindre 9,5 % cette année, contre 7,8 % initialement envisagé. L'Irlande doit adopter le 7 décembre son budget 2011, qui prévoit 6 milliards d'euros de coupes budgétaires, risquant de fragiliser encore plus son économie et donc ses revenus fiscaux. Alors que la plupart des taux à 10 ans des grandes signatures de la zone euro se repliaient vendredi, celui du Portugal et de l'Espagne ont augmenté de respectivement de 2 et 1 points, à 6,78 % et 4,72 %, contre 5,5 % et 3,9 % à la mi-octobre. Julien Beauvieux
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