Les pays de l'OCDE baissent leur déficit en coupant d'abord dans les dépenses

En annonçant 10 milliards d\'euros de coupes supplémentaires dans les dépenses, par rapport à la programmation des finances publiques publiée en septembre, François Hollande a contribué à rapprocher la politique menée en France de celle conduite dans les autres pays industriels. Car, tous les gouvernements confrontés à des déficits jugés excessifs pratiquent d\'abord des économies, avant les hausses d\'impôts. A hauteur des deux tiers, les efforts de rétablissement des finances publiques passent par une diminution des dépenses, estime l\'OCDE dans une étude publiée ce mercredi, portant sur l\'ensemble des pays membres de cette organisation.La France se rapprocherait de la moyenne OCDELes experts ont examiné les différents programmes mis en œuvre. S\'agissant de la France, se fondant sur les prévisions communiquées par Bercy, ils estiment à un peu plus de 50% la part des économies contribuant à la baisse des déficits sur la période 2009-15. Mais c\'est à condition que les coupes annoncées pour, notamment pour les années 2014 et 2015, aient vraiment lieu. Si c\'est le cas, et compte tenu des 10 milliards supplémentaires annoncés, la France se situerait non loin de la moyenne des pays de l\'OCDE pour le partage entre baisses des dépenses et hausses des impôts.En fait, ce sont, logiquement, les pays où la dépense est la plus élevée, en proportion du PIB, qui envisagent le plus de couper dans celle-ci (Suède...), mais aussi ceux où la réduction des déficits nécessaire n\'est pas trop élevée (Suisse, Canada). Cela étant, d\'autres pays privilégient le levier « économies », comme la Grande-Bretagne, ou l\'Espagne.Paris mise économise d\'abord sur le fonctionnement de l\'Etat, sans toucher aux prestations socialesLa question se pose, aussi, de la nature des crédits publics dans lesquels les gouvernements choisissent de couper. Danemark mis à part, le gouvernement français est celui qui mise le plus sur des coupes dans l\'appareil d\'Etat, et le moins dans ce que l\'OCDE appelle des programmes, autrement dit les politiques correspondant à l\'Etat providence. De ce point de vue, il y a continuité entre la pratique de Nicolas Sarkozy et celle de François Hollande. La fameuse RGPP, mise en œuvre par la précédente majorité, était sensée dénicher toutes les économies possibles. Mais, d\'entrée de jeu, les hauts fonctionnaires et les cabinets d\'audit auxquels il fut massivement fait appel ont vu leur mission circonscrite à l\'appareil d\'Etat stricto sensu, sans pouvoir examiner les dépenses d\'intervention que celui-ci assume (sans même parler de la sécurité sociale). D\'où des réorganisations à marche forcée de certaines administrations, pour un résultat financier décevant, ne dépassant pas la dizaine de milliards d\'euros (sur 1.100 milliards de dépense publique). François Hollande semble donc vouloir continuer dans cette voie, alors que la plupart des pays cherchant à réduire leur déficit jouent de fait sur les prestations sociales.Dans un rapport récent, consacré à la dépense publique, Bercy estimait à 57% la part des dépenses sociales dans l\'ensemble de la dépense publique. Difficile de réduire le poids de l\'Etat, selon l\'expression consacrée, sans jamais toucher à cette dimension. 
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