Le marché de dupe des réseaux sociaux

Le jugement des prud'hommes dans l'affaire des salariés licenciés pour s'être plaints de leur chef sur Facebook a été un électrochoc. Bon sang mais c'est bien sûr ! Ce qu'on écrit sur les réseaux sociaux est susceptible d'être lu par d'autres, et répété. À force de débattre de la protection des données privées sur Internet, certains avaient manifestement oublié que ces sites sont des espaces de partage, donc plus ou moins publics. Inconscients ou naïfs se sont, on l'espère, réveillés ce week-end et précipités pour enlever ou amender des propos compromettants laissés au tout-venant, et ont découvert les outils destinés à limiter le cercle de personnes, on parle « d'amis » dans la novlangue Facebook, autorisées à entrer dans son espace personnel. Cela ne règle pas tout. En témoigne le débat sur le droit à l'oubli, c'est-à-dire la possibilité de retirer les informations que l'on ne souhaite plus voir. Un « droit » en forme de malentendu. Techniquement compliqué et politiquement discuté, il sonne comme un encouragement à l'irresponsabilité. Les diffamations, violences et autres exhibitions ne seraient finalement que des erreurs sans conséquence, puisqu'un coup de cybergomme les ferait oublier. Non, les internautes sont responsables. La contrepartie est leur liberté. Mais là, le jugement des prud'hommes est peut-être excessif. Est-ce si grave que des collègues dénigrent leur chef ? C'est aussi banal que les potins de machines à café. [email protected] Jacquin Rédacteur en chef
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