Espace : la ministre française Geneviève Fioraso fait décoller Ariane 6

Difficile de départager les partisans d\'Ariane 5 ME (Allemagne et les industriels Astrium et Safran) et ceux d\'Ariane 6 (France, Agence spatiale européenne et Arianespace) après la conférence ministérielle des vingts Etats membres de l\'Agence spatiale européenne (ESA)... Alors, tous gagnants ? Sûrement, mais Paris a toutefois réussi un joli tour de forceen \'imposant dans le calendrier de l\'ESA, face à une Allemagne très réticente, le programme Ariane 6. \"Avant la ministérielle, l\'Allemagne voulait Ariane 5 ME et une forte contribution à la Station spatiale internationale (ISS), explique un très bon observateur du dossier. Après, il y a Ariane 6 dotée d\'un budget, Ariane 5 ME, qui reste et, enfin, un accord plus équilibré sur l\'ISS\". Du coup, l\'ESA se retrouve avec deux programmes lanceurs en développement. \"Après des discussions intenses, la France et l\'Allemagne sont aujourd\'hui unies dans une vision commune de l\'espace pour les 10 ans à venir, avec des engagements précis, de moyen et long terme\", a expliqué le ministère dans un communiqué publié mercredi.Le mérite de cet accord avec l\'Allemagne revient en grande partie à la ministre de l\'Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, en charge des questions spatiales, qui a su imposer cette décision à Paris - ce qui n\'était pas gagné à son arrivée en juin au ministère tant les Français étaient désunis -, puis, avec l\'aide du ministre italien, Francesco Profumo, a converti Berlin au lancement d\' Ariane 6. \"Nous avons un texte commun avec nos partenaires allemands, qui s\'élargit naturellement à nos autres partenaires d\'Ariane\", a annoncé mercredi Geneviève Fioraso à la presse. \"L\'évolution vers Ariane 6 a été actée, avec l\'objectif d\'un lanceur plus robuste et mieux adapté à l\'évolution du marché, tout en optimisant la transition pour garantir les emplois et les compétences industrielles\", a précisé le ministère.Ariane 5 ME puis Ariane 6 doté du moteur Vinci\"Le leadership d\'Ariane 5 durant cette période (de transition, ndlr) fera l\'objet d\'un soin particulier, avec un programme d\'évolution adapté et détaillé\", a expliqué le ministère. \"Des synergies vont être recherchées dans Ariane 5 étape intermédiaire avec un horizon de mise en vol en 2017\", a ajouté la ministre, en précisant que la mise en service d\'Ariane 6 était \"envisagée pour 2021, 2022\". Sur une période de deux ans, les deux programmes se partageront un budget de 600 millions d\'euros jusqu\'en 2014, date à laquelle la prochaine conférence ministérielle aura lieu. Soit un tiers pour Ariane 5 ME, un tiers pour Ariane 6 et un tiers pour les développements communs aux deux lanceurs. Selon nos informations, on s\'orienterait pour le futur lanceur modulable vers une configuration PPH avec boosters à propergol solide en nombre variable (deux étages à propergols solides et un troisième étage à propulsion liquide - hydrogène-oxygène). Il serait doté du moteur rallumable Vinci (développé par Safran), commun avec Ariane 5 ME.En outre, Ariane 5 a une nouvelle fois obtenu une aide pour son exploitation à Kourou dans le prolongement du programme ARTA. Les pays ont souscrit à plus de 90 % à ce programme. Il s\'agit d\'un élément essentiel couvrant des activités d\'échantillonnage et d\'essai, l\'analyse des vols, le traitement des anomalies et des obsolescences du matériel de vol et une contribution au maintien en conditions opérationnelles (coûts MCO) des installations d\'essai au sol Ariane. Enfin, la France a confirmé sa contribution aux programmes satellites Metop (météorologie), Neosat, une nouvelle plateforme pour les satellites télécoms du futur, et a pris un ticket sur le futur programme de navigation (EGEP), qui fera suite à Galileo et Egnos. Paris réaffirme \"des engagements qui renforcent la compétitivité de ce secteur d\'activité très porteur pour notre pays, a expliqué le ministère. Par ailleurs, les programmes scientifiques, dont les résultats contribuent au rayonnement de la science spatiale française et européenne dans de nombreux domaines (univers, sciences de la terre...), ont été maintenus et amplifiés\".Une contribution totale de 10 milliards d\'euros pour l\'ESAL\'Europe spatiale s\'est dotée d\'un budget de 10 milliards d\'euros lors de la conférence ministérielle des Etats membres de l\'ESA, qui s\'est achevée ce mercredi à Naples (Italie), a annoncé son directeur général, Jean-Jacques Dordain. \"C\'est un gros succès malgré la situation économique\", a-t-il estimé au cours d\'une conférence de presse. \"Cela a été un conseil très difficile, mais un conseil couronné de succès\", a-t-il souligné. Il s\'agit d\'une enveloppe globale, sur une moyenne de trois ans, certains programmes étant plus courts et d\'autres plus longs. La somme précise est de 10,119 milliards d\'euros. Après l\'Union européenne, l\'Allemagne est le premier contributeur (2,6 milliards d\'euros), suivie de la France (2,3 milliards) et de l\'Italie (1,2 milliard). A noter que la Grande-Bretagne a augmenté de 25 % sa contribution par rapport à celle de 2008.Le directeur général de l\'ESA avait proposé un budget de 12 milliards d\'euros sur trois ans, mais avait déclaré la semaine dernière qu\'il s\'estimerait satisfait avec un montant de l\'ordre de 10 milliards d\'euros, soit un budget stable par rapport au niveau actuel. Ce budget inclut le financement d\'une version améliorée du lanceur européen Ariane 5, appelé Ariane 5 ME, qui devrait être opérationnelle en 2017 et préparer le développement d\'une nouvelle génération de lanceurs, dite Ariane 6, qui pourrait voler en 2021 ou 2022, un programme que Jean-Jacques Dordain à porter avec la ministre Geneviève Fioraso.
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