L'Estonie compte s'enrichir en adoptant la monnaie unique

Pour les 1,3 million d'Estoniens, le 1er janvier sera bien plus qu'une simple nouvelle année. À cette date, l'Estonie deviendra le 17e membre de la zone euro, marquant ainsi l'aboutissement d'une trajectoire qui aura permis à ce petit pays de la Baltique de d'abord s'affranchir de la tutelle du grand voisin russe, en 1991, puis ensuite de rejoindre l'Union européenne, en 2004, et, enfin, de partager la même monnaie que 328 millions d'autres Européens. Rejoindre la zone euro alors que certains la voient menacée d'éclatement, dans le sillage de la crise sur la dette souveraine ? Pour Andrus Ansip, le Premier ministre estonien, oui, cela fait sens. L'euro permettra aux entreprises et aux ménages qui l'utilisent déjà largement d'économiser sur les opérations de change. Selon les calculs officiels, le pays pourrait épargner l'équivalent de 0,2 % du PIB. Car 80 % du commerce extérieur de l'Estonie s'effectue avec la zone euro. Quant aux citoyens, ils sont pour la plupart endettés en euros sur des prêts immobiliers ou à la consommation. Le gouvernement de centre droit croit également que l'adhésion à l'euro dopera les investissements étrangers dans le pays. Quelque 80 % de ces flux sont déjà le fait d'entreprises de la zone euro. Bref, les Estoniens espèrent s'enrichir avec la monnaie unique. Ils ont en bien besoin, d'ailleurs. Dette sur PIB de 7 %En rejoignant la zone, l'Estonie deviendra le plus pauvre des pays membres, mais en sera en revanche la plus vertueuse. Après une crise due à la surchauffe engendrée par le rattrapage économique - qui a donné lieu à une contraction du PIB de près de 14 % en 2009 -, le gouvernement a opté pour la rigueur. Les coupes budgétaires ont atteint plus de 9 % du PIB. Aujourdh'ui, le ratio de dette sur PIB ne s'élève qu'à... 7 %, le plus faible taux parmi les 27 membres de l'Union ! L'an prochain, l'Estonie ne devrait pas renouer avec les niveaux de croissance qu'elle affichait avant la crise (plus de 8 % par an sur la période 2004-2007), mais le taux devrait quand même se situer sur les niveaux de 3,9 %, selon la banque centrale. La petite Estonie fera-t-elle des adeptes ? Pas forcément. La Pologne et la République tchèque, partagées sur les bienfaits de l'euro, préfèrent attendre. L. J. B.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.