Pour Éric Woerth, le compte n'est pas bon

finances publiquesDrôle d'année que ce millésime 2009 pour Éric Woerth. On l'a d'abord vu ministre du Budget à contre-emploi s'employant à faire dépenser le plus vite possible les crédits prévus dans le cadre du plan de relance. Crise oblige, il lui a fallu en contrepartie réviser ? en même temps que les recettes s'effondraient et les mesures de soutien à l'activité s'empilaient ? les prévisions de déficit budgétaire. Éric Woerth, qui aime plutôt gravir les sommets, s'est retrouvé toute l'année contraint de commenter la plongée à des profondeurs abyssales du déficit budgétaire. Les caisses de l'État afficheront pour 2009 un déficit record, de l'ordre de 141 milliards d'euros. Dans le même temps, sur les grands chantiers fiscaux de cette année, Éric Woerth est apparu souvent en retrait par rapport à Christine Lagarde. Ainsi sur la réforme de la taxe professionnelle, c'est la locataire du 6e étage de Bercy qui a mené la danse. Même si, au moment de déminer les relations avec les parlementaires, l'entregent d'Éric Woerth a été essentiel. Le fait que la direction de la législation fiscale ait été placée sous l'autorité du ministre de l'Économie plutôt que celle du ministre du Budget participe sans doute à priver Éric Woerth de la main sur les recettes. sujet brûlantSur la taxe carbone ensuite, Éric Woerth, opposé à une redistribution du produit de la taxe, a perdu les arbitrages finaux alors que Christine Lagarde a rapidement formé front commun avec Jean-Louis Borloo sur ce dossier. Sur le sujet brûlant de la fraude fiscale, l'année avait bien commencé avec l'offensive contre les paradis fiscaux et la popularisation de la cellule de régularisation des avoirs dissimulés à l'étranger. Mais elle se termine mal, avec l'imbroglio sur la fameuse « liste » d'évadés fiscaux brandie par le ministre pour faire revenir les pénitents au bercail. Liste dont l'origine douteuse a provoqué la rupture des négociations fiscales avec la Suisse. Anne Eveno
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