Valse des têtes chez Sal. Oppenheim

llemagneCoup de balai à la tête de la banque privée allemande Sal. Oppenheim. Lundi, plusieurs informations de presse annonçaient le départ imminent du directeur général, le comte Matthias von Krockow. Les trois autres membres de la direction devraient démissionner début 2010. Certes, la Deutsche Bank, qui a annoncé en octobre le rachat de Sal. Oppenheim pour 1 milliard d'euros, n'a jamais caché son intention de changer la direction de sa nouvelle filiale. La passation de pouvoir devait cependant se faire au cours du prochain trimestre.Pourquoi alors tant de hâte ? D'abord en raison d'une nouvelle dégradation des comptes. Sal. Oppenheim devrait, selon la presse, perdre au second semestre 2009, 320 millions d'euros, soit près de trois fois la perte enregistrée en 2008. En août, les fonds propres avaient déjà dû être renforcés à hauteur de 300 millions d'euros, avec l'aide de la Deutsche Bank. Les investissements risqués de la direction, notamment dans le groupe de distribution Arcandor, aujourd'hui en cours de démembrement, expliquent en grande partie ce désastre.prêts avantageuxÀ cela est venu s'ajouter la pression de la BaFin, le gendarme financier allemand. Cette dernière, qui s'intéressait déjà à l'investissement de la banque dans Arcandor, s'interrogerait à présent sur les crédits accordés par l'établissement aux membres de sa direction et à ses proches. Il s'agirait en tout de 680 millions d'euros de prêts concédés à des conditions très avantageuses. Du coup, la position de Matthias von Krockow et de ses collègues devenait intenable. S'il semble que la Deutsche Bank n'ait pas été à l'origine de cette démission, le nouveau patron de la banque devrait néanmoins être Wilhelm von Haller, qui est passé de la banque de Josef Ackermann à Sal. Oppenheim début décembre.Ce nouvel épisode confirme la décadence de la première banque privée européenne, fondée en 1789, et jadis modèle de réussite. Désormais, c'est le démembrement qui l'attend, Deutsche Bank s'intéressant avant tout à la clientèle privée de Sal. Oppenheim. La banque d'investissement pourrait ainsi être vendue rapidement et l'australien Macquarie est souvent évoqué comme repreneur. L'avenir de la banque BHF, rachetée en 2004, est également incertain.Romaric Godin, à Francfort
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