Les banques chinoises bientôt dans la course aux fonds propres

Pays émergentsLes banques chinoises pourront difficilement continuer de passer sous silence les efforts qu'elles ont dû consentir cette année dans le cadre du colossal plan de relance chinois. Sollicitées par les autorités pour soutenir l'économie et le crédit, elles sont désormais exposées à une érosion de leurs capitaux propres et de leur rentabilité. Selon le vice-président de l'une des grandes banques chinoises, ICBC, la baisse des ratios de fonds propres mériterait déjà d'être activement surveillée. Si le rythme d'octroi de nouveaux crédits bancaires a ralenti au cours des derniers mois, un record de quelque 9.500 milliards de yuans de prêts à l'économie ont été accordés, dont 7.400 milliards sur le seul premier semestre.pas de risque systémiqueSurtout, l'activité de prêt risque de se maintenir à un seuil encore relativement élevé l'an prochain. Dans ce contexte, la Commission chinoise de régulation bancaire (CBRC), qui veille au grain, est de nouveau sortie de sa réserve après avoir porté, début décembre, de 8 % à 11 % les fonds des réserves obligatoires des grandes banques. « Les banques ont un grand besoin des marchés de capitaux » pour lever des fonds, a insisté son directeur, Li Fuan, ce week-end à l'occasion d'un forum. Selon lui, les banques chinoises pourraient lever 500 milliards de yuans (51 milliards d'euros) sur les marchés l'an prochain. Sur ce montant, ces établissements financiers cotés ? Bank of China, China Construction Bank et Bank of Communications en feraient partie ? devraient lever plus de 300 milliards de yuans l'an prochain, à travers des émissions obligataires ou des augmentations de capital. Le solde de 100 à 200 milliards de yuans serait consacré à l'Agricultural Bank of China, dont l'introduction en Bourse doit avoir lieu au premier semestre. « Les banques se préparent à d'éventuels risques liés aux créances douteuses », relève Yi Tang, gérant à Hong Kong, à La Compagnie Financière de Rothschild, « mais nous n'envisageons pas pour le court terme de faillite ou de risque systémique ». Il rappelle qu'au premier semestre, 40 % de ces crédits ont été de court terme. De surcroît, poursuit-il, ces banques ont essentiellement financé de grands projets d'infrastructures garantis par l'État. M. B.
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