Bruxelles autorise l'Irlande à secourir ses banques

Les banques irlandaises alternent entre bonnes et mauvaises nouvelles. La Commission européenne a approuvé mardi matin l'aide financière de Dublin à trois de ses principales institutions financières. Allied Irish Banks touchera 9,8 milliards d'euros, Anglo Irish Bank 4,95 milliards et INBS 2,7 milliards. En contrepartie, le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia, a précisé qu' « Anglo Irish Bank et INBS devront soumettre début 2011 un plan prévoyant leur démantèlement, tandis qu'Allied Irish Banks devra soumettre un plan de restructuration révisé ». « Il n'y a aucun doute que le secteur bancaire irlandais connaît des difficultés profondes en ce moment. Les aides sont nécessaires pour s'assurer que ces institutions respectent leurs obligations respectives et aident à préserver la stabilité financière en Irlande », a-t-il ajouté.La journée de lundi s'était en revanche révélée bien moins positive pour Dublin. L'agence de notation américaine Moody's avait tout d'abord annoncé l'abaissement des notes de cinq banques et assureurs irlandais, après avoir fait descendre de cinq crans la note souveraine du pays en fin de semaine dernière. « Les notations de la dette des banques sont affectées par l'abaissement de celle de l'État irlandais », a justifié Moody's. La dette d'Anglo Irish Bank et INBS est classée Ba3, c'est-à-dire à un niveau où la qualité du crédit est considérée comme « spéculative ». Celles d'Allied Irish Banks, EBS et Irish Life & Permanent demeurent un cran au-dessus, à Baa3, c'est-à-dire à un niveau de « risque modéré ». La valse des banquesQuelques heures plus tard, la structure de défaisance Nation Asset Management Agency (Nama), créée par l'État irlandais pour gérer les créances douteuses de ses institutions financières, déclarait avoir acquis des prêts d'une valeur nominale de 71,2 milliards d'euros de la part d'Allied Irish Banks, Anglo Irish Bank, EBS, Irish Nationwide et Bank of Ireland. Ces 11.000 crédits ont été acquis pour 30,2 milliards d'euros, soit une décote moyenne de 57,6 % sur leur valeur nominale. Les trente plus gros développeurs immobiliers du pays comptent pour 38 % de la valeur initiale de ces emprunts. Les analystes estiment que la Nama devrait encore récupérer plusieurs dizaines de milliards d'euros de crédits lors des prochains mois. La valse des banques irlandaises n'est donc pas encore finie. Tristan de Bourbon, à Londre
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.