IntégrationLe président de la Serbie, Boris Tadic, qui est attendu à Stockholm, demandera officiellement ce mardi à entrer dans le club européen. Il y a dix ans, un autre président serbe, Slobodan Milosevic, faisait voter par le Parlement une demande d'adhésion à? l'union Russie-Biélorussie. Depuis, le héros du nationalisme serbe est mort dans les prisons du Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie, avant la fin de son procès. Si Ratko Mladic, soupçonné par ce même tribunal de génocide et de crime contre l'humanité pour des faits s'étant déroulés il y a moins de deux décennies, court encore, c'est néanmoins grâce à la collaboration instaurée par Belgrade avec le Tribunal de La Haye que le pas de la candidature aura finalement pu être franchi. Au début du mois, Bruxelles avait déjà fait un geste fort en acceptant de lever l'obligation des visas pour l'entrée des citoyens serbes dans l'Union européenne. « Un énorme travail a été fait au plan judiciaire et en matière de lutte contre la corruption », a commenté hier un porte-parole de la Commission pour expliquer ce bond en avant.Parmi les États issus de l'ex-Yougoslavie, seule la Slovénie a déjà pu adhérer, en 2004. La Croatie pourrait la rejoindre en 2010, en dépit des man?uvres dilatoires des? Slovènes. La Macédoine et le Monténégro sont en lice depuis respectivement 2005 et 2008. Mais pour les Européens, la Serbie, berceau de tant de drames, allié traditionnel de la Russie, n'est pas un candidat comme les autres. « Ce qui se passe en Serbie démontre la nécessité des États-Unis d'Europe », écrivait en 1876 Victor Hugo dans son petit essai poignant « Pour la Serbie ». L'horreur est souvent repassée par là depuis.La demande d'adhésion déposée, les Vingt-Sept restent maîtres du calendrier. Il leur reviendra de demander, quand ils le voudront, à la Commission européenne son « avis » sur l'ouverture de négociations. « Techniquement, cela pourrait arriver dès 2010 », explique une source européenne. En pratique, l'intégration de la Serbie à l'Union européenne prendra encore des années.Florence Autret, à Bruxelle

latribune.fr

22 Déc 2009, 1:44

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