Jusqu'où ? La machine Google tourne à plein régime. Il n'y a que Wall Street pour faire la moue en faisant baisser le cours de l'action du numéro un mondial d'Internet. Les investisseurs estiment que les performances en termes de chiffre d'affaires et de bénéfices qui viennent d'être publiées ne sont pas assez astronomiques bien qu'elles soient supérieures aux prévisions des analystes. C'est le paradoxe de Google pour qui, désormais, faire mieux que prévu ne suffit pas à créer une bonne surprise. Mais revenons sur terre. Réaliser un chiffre d'affaires en croissance de 8,5 % en 2009 alors que le marché de la publicité a connu sa crise la plus sévère de ces trente dernières années tient de l'incroyable prouesse. Dégager dans ces conditions 6,5 milliards de dollars de bénéfice net, soit un bond de plus de 50 % en un an, mérite d'autres superlatifs. En euros (4,6 milliards), le bénéfice de Google représente plus de deux fois le chiffre d'affaires de l'ensemble du marché français de la publicité en ligne. Qui pourra arrêter une telle machine ? Quel concurrent pourra grandir à l'ombre d'une telle puissance planétaire ? Bien sûr, nous ne sommes qu'au début d'Internet. Et l'histoire récente nous a montré qu'aucune position n'est acquise. Mais là, ça va commencer à devenir très improbable d'imaginer pouvoir déloger ce sumo du Web. Car la publicité sur Internet, elle aussi, n'en est qu'à ses débuts : la croissance de l'économie Internet est plus forte que le reste de l'économie ; la croissance de la publicité en ligne devrait être plus rapide que celle de l'économie du Net ; Google ramasse la mise en croissant à son tour, jusqu'ici, plus vite que le marché de la pub en ligne. CQFD. Les rodomontades de la France ou de l'Allemagne n'arrêteront pas cette mécanique. Mais Google devient une entreprise banale au sens où elle est en quête de croissance et de marchés. Son virage « realpolitik » sur la Chine le prouve. C'est donc quelqu'un avec qui il est possible de négocier.

latribune.fr

22 Jan 2010, 21:39

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