Grippe : les vaccins de la discorde

Qu'il semble loin, le temps où la France se posait en exemple pour sa gestion de la pandémie de grippe A (H1N1) ! Depuis l'annonce fracassante, le 4 janvier, de Roselyne Bachelot au 20-heures de TF1 sur la résiliation « unilatérale » des contrats auprès des laboratoires pharmaceutiques, l'Hexagone est devenu un modèle de cacophonie sur le sujet.Ce vendredi, la ministre a indiqué que les centres de vaccination, ouverts à grands renforts de moyens logistiques et humains à l'automne, fermeront leurs portes à la fin du mois. Les vaccins seront disponibles en pharmacie à compter du 1er février. Ils ne devraient toutefois pas être accessibles aux particuliers : seuls pourront s'approvisionner les médecins généralistes, qui ont soudainement obtenu, mi-janvier, l'autorisation de vacciner en cabinet, après des mois de refus catégorique de la part des autorités. Apres négociationsDans le même temps, l'ensemble des bons de vaccination a été envoyé aux 60 millions de Français, s'est félicité le ministère. Seul hic : le 20 janvier, le réseau Sentinelles Inserm a confirmé la fin de l'épidémie de grippe A dans l'Hexagone. Cela alors qu'un peu moins de 6 millions de Français ont reçu la précieuse injection... et que la deuxième vague épidémique un temps pronostiquée pour le début de cette année ne semble plus à l'ordre du jour. Du coté des industriels, l'heure est aux négociations avec le gouvernement. Un processus particulièrement « âpre », a précisé la ministre de la Santé, balayant toutefois l'hypothèse de tractation avec les labos sur de futures commandes. Pour ces derniers, dont l'image a une fois de plus été mise à mal, il s'agit de montrer patte blanche. Sanofi-Pasteur, GSK, Novartis et Baxter se sont prêtés, mercredi 20 janvier, à un « grand oral » devant les sénateurs. Il en est ressorti peu de choses, si ce n'est que les vaccins commandés sont déjà fabriqués et « au stade des contrôles préalables avant expédition ». Difficile donc de faire machine arrière. « Les règles générales en matière de résiliation de marchés publics vont s'appliquer, et elles intégreront des compensations », a précisé le Sénat à « La Tribune ». Utilisation "compassionnelle"Dernier rebondissement en date : l'Agence européenne du médicament (EMEA) a annoncé ce vendredi qu'elle recommandait la mise sur le marché d'un quatrième vaccin contre la grippe H1N1 : l'Arepanrix de GSK ! Il s'agit en fait d'une utilisation « compassionnelle » du médicament (destiné à des patients finlandais dans le coma). Mais à coup sûr, cela n'aidera pas à atteindre l'objectif prôné par Christian Lajoux, président du Leem (syndicat patronal de l'industrie pharmaceutique) lors de ses voeux, jeudi 21 janvier, de  «transparence et pédagogie ». A l'heure actuelle, on en est loin.
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