Jean-Marie Le Guen, le médecin socialiste qui fait éternuer le PS

Quel socialiste a réclamé le premier un « compromis » avec le gouvernement sur la future réforme des retraites ? Michel Rocard, Manuel Valls, Claude Bartolone, Arnaud Montebourg ? Vous n'y êtes pas. Si tous ont bien réagi en ce sens après les propos de Martine Aubry, il y a une semaine sur RTL, laissant entrevoir une inflexion du PS sur le dossier des retraites, c'est Jean-Marie Le Guen qui, le premier, en a évoqué l'idée. Le député PS de Paris l'a fait dans une lettre ouverte à Martine Aubry rendue publique six jours avant l'intervention de la première secrétaire sur RTL.Embrassé par RoselyneLes retraites ne sont pas le seul sujet sur lequel s'est distingué ce médecin de formation, membre de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée. Le Guen a ainsi été l'un des rares socialistes à critiquer dès l'été le plan gouvernemental de lutte contre l'épidémie de grippe A (il a été voilà quelques années président de la mission parlementaire sur la grippe aviaire). Ce qui lui a permis de tenir le haut du pavé dans les médias ces dernières semaines face à une Roselyne Bachelot empêtrée dans ses contradictions stratégiques. Mais ce qui n'empêche pas la ministre de la Santé de venir embrasser Le Guen chaque fois qu'elle le rencontre à l'Assemblée ou dans un studio. Profitant de son titre, purement honorifique, de président du conseil d'administration de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, en tant qu'adjoint au maire de Paris en charge de la santé, Le Guen a su faire du « buzz » autour de la grogne des professeurs et médecins hospitaliers parisiens. Ce qui lui a permis quelques autres passages sur les antennes et quelques interviews. Une revanche à prendreCette exposition médiatique ne lui vaut pas que des amis au PS, où on le montre du doigt pour sa propension à jouer trop « perso ». Depuis le retrait de Lionel Jospin, dont il était l'un des soutiens affichés au sein du parti, Jean-Marie Le Guen ne cache pas sa préférence pour DSK mais sans jouer le rôle de gardien de la flamme en attendant le retour du chef comme Jean-Christophe Cambadélis, autre député de Paris. En revanche, ses relations avec Martine Aubry ou Bertrand Delanoë, le maire de Paris, sont fraîches. Il ne cache pas ainsi son scepticisme sur le choix fait par Delanoë d'Anne Hidalgo pour briguer l'Hôtel de ville en 2014. En fait, Le Guen semble avoir une revanche à prendre sur ses amis socialistes, qui l'avaient lâché lors de l'affaire de la Mnef. Ancien vice-président de la Mutuelle nationale des étudiants de France lorsqu'il faisait ses études, il est éclaboussé en 1999, en même temps que DSK et Cambadélis, par le scandale des emplois fictifs de la mutuelle, dont il était directeur médical. Malgré un non-lieu, il doit se mettre en retrait et renonce à briguer la mairie du XIIIe arrondissement de Paris en 2001. La défaite de Jospin en 2002 lui ôte alors tout espoir de devenir ministre. Désormais, à 57 ans, il se positionne ouvertement comme ministre de la Santé ou des Affaires sociales d'un éventuel gouvernement de gauche.
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