Les actionnaires allemands commencent à se prononcer sur les rémunérations des dirigeants

Les actionnaires de ThyssenKrupp réunis jeudi à Bochum ont tourné une nouvelle page de l'histoire financière de l'Allemagne. Pour la première fois, en effet, ils ont pu voter sur le système de rémunération du directoire de la société sidérurgique. C'est la conséquence de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur « l'adéquation des rémunérations des membres du directoire ». Un symbole très limitéMais ce vote reste avant tout symbolique et n'a qu'une valeur consultative. La décision finale revient toujours au conseil de surveillance. Par ailleurs, ce n'est pas le montant de la rémunération qui est soumis aux propriétaires de l'entreprise, mais le système de calcul de celle-ci, notamment sa relation aux succès ou aux échecs de la société. Pour les associations d'actionnaires, cette nouvelle règle est donc une demi-victoire. Mais la principale d'entre elles, la DSW, croit que « l'intérêt des entreprises demeure dans la satisfaction des actionnaires » et qu'au final l'impact de cette loi sera important sur le comportement des dirigeants des entreprises cotées. Un premier signe encourageant réside dans le fait que les grandes sociétés qui ouvrent en cette fin janvier le bal des assemblées générales ont inscrit à leur ordre du jour ce vote sur les rémunérations. Elles en ont en effet la possibilité, mais pas l'obligation. Test chez SiemensAprès ceux de ThyssenKrupp, ce seront les actionnaires de Siemens mardi qui auront à se prononcer. Une étape importante pour la loi, compte tenu de la place qu'occupe le conglomérat en Allemagne. Et il n'est pas sûr que le score de 99,5 % obtenu par la proposition chez ThyssenKrupp se reproduise mardi à Munich. Si le président du directoire du groupe, Peter Löscher, peut compter sur les principaux actionnaires, notamment la famille fondatrice (près de 6 % du capital), les associations de petits actionnaires et de salariés actionnaires ne décolèrent pas sur le montant de 7,1 millions d'euros qu'a touché Peter Löscher sur 2009. Un montant qui représente 150 fois le salaire moyen chez Siemens. Ce sera alors peut-être le vrai galop d'essai de cette nouvelle loi.
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