Le spécialiste du sous-vêtement chaud et de la lingerie de nuit vendus sous les marques Achel et Hekla lance plusieurs lignes d'articles textiles aux propriétés amincissantes, hydratantes, thermorégulatrices et antimicrobiennes. Créé en 1947 par le père d'Édith Lemahieu, aujourd'hui directrice générale de l'entreprise avec son mari, Olivier Diers, cette entreprise a abandonné la fabrication de sa lingerie de nuit traditionnelle, qui représentait environ 8 % de son chiffre d'affaires. L'industriel avait relocalisé cette fabrication dans ses ateliers lillois après avoir fait plusieurs essais infructueux dans des pays à faible coût de main-d'oeuvre. Mais, se désole Olivier Diers, « la qualité qui fait la marque de fabrique Lemahieu n'était jamais au rendez-vous ».Plutôt que perdre son âme, l'entreprise nordiste préfère se développer aujourd'hui dans les textiles dits « intelligents ». « Ils devraient faire croître de 10 % environ notre chiffre d'affaires », avance Édith Lemahieu. En 2009, les ventes ont atteint 7,5 millions d'euros, en hausse de 20 % par rapport à l'année précédente. Lemahieu, qui avait connu un plan social en 2006 se soldant par 60 licenciements, a de nouveau recruté. Ses effectifs ont remonté de 98 à 110 personnes, dont 84 rien qu'en production. Car ce spécialiste de la maille continue à tout faire lui-même, du tricotage à la confection en passant par la broderie. Il investit 200.000 euros par an dans la création et la R&D. « Nous avons pris le pari de développer notre activité sur des niches. L'entreprise s'intéresse aux 80 % des produits qui font 20 % du volume », explique Olivier Diers.comme un « patch »Déjà reconnu par le monde professionnel pour la qualité de ses articles, Lemahieu veut devenir le spécialiste des textiles innovants fabriqués en France. Réunis au sein de sa marque Raison d'Être qui regroupe les articles rattachés au bien-être, ses premières lignes de cosmétotextiles ont été lancées en 2008 avec une quinzaine de modèles pour femme, aux propriétés amincissantes. Grâce à la microencapsulation d'actifs cosmétiques directement au sein de la fibre, le textile agit comme un « patch » géant. Conçues par un laboratoire spécialisé, ces microcapsules présentent une certaine durabilité, puisque 20 % du produit resteraient actifs après une quinzaine de lavages.Après un an de commercialisation, plus de 30.000 pièces ont été vendues. Une gamme de cosmétotextiles hydratants et une ligne d'articles thermorégulateurs sont sorties pour l'hiver 2010. Viendront ensuiteles antimicrobiens à effet barrière contre les infections nosocomiales. Et, pour la première fois, Lemahieu se lancera à l'export.Geneviève Hermann, à Lille

latribune.fr

22 Févr 2010, 23:20

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