Groupama part en campagne pour l'assurance récoltes des agriculteurs

À quelques jours du Salon de l'agriculture, Groupama le premier assureur du secteur, réclame la mise en place d'une réassurance publique de l'assurance récoltes. Le projet de loi de modernisation de l'agriculture, actuellement examiné au Sénat, a permis au mutualiste de faire entendre ses arguments. « Seul l'État pourra garantir un système d'assurance récoltes pérenne et fiable », a expliqué, vendredi 19 février, François Schmitt, vice-président de la fédération nationale de Groupama.grêle, gel, sécheresse, etcÀ l'instar de ce qui existe pour les catastrophes naturelles ou le terrorisme, l'assureur souhaiterait l'intervention de la Caisse centrale de réassurance (CCR), la société de réassurance publique, au-delà d'un certain volume de sinistre. Ce seuil, Groupama le situe autour de 600 millions d'euros car il correspond au niveau que le marché de la réassurance privée devrait garantir d'ici à 2012-2013, selon les estimations de Groupama, compte tenu du développement du marché de l'assurance récoltes grâce aux aides européennes.Actuellement, la réassurance privée ne procure au marché français que 500 millions d'euros de capacité. Ce montant ajouté à celui conservé par les assureurs (non réassurés) permet de couvrir le total de l'exposition aux risques. Groupama, avec 170 millions d'euros de chiffre d'affaires et près de 70.000 contrats, revendique 90 % du marché avec son contrat Multirisque climatique sur récolte commercialisée depuis 2005. L'assureur garantit contre les principaux aléas climatiques (grêle, gel, sécheresse, etc.). Il indemnise la baisse de rendement quantitatif des cultures à un prix fixé par contrat. En 2009, 30 % des surfaces en grandes cultures étaient couvertes par Groupama, 12 % des vignes et 1 % de l'arboriculture, soit 64.000 hectares.Cette année, le système change : 65 % de la prime d'assurance est remboursée à chaque agriculteur concerné (toutes cultures confondues) aux trois quarts grâce aux subventions européennes et nationales pour un quart. « Si 70 % de l'ensemble des surfaces agricoles étaient couvertes, cela représenterait une exposition totale aux risques de 3 milliards d'euros », indique Stéphane Gin, directeur des assurances agricoles et professionnelles chez Groupama, et donc un besoin de réassurance d'un montant équivalent. Or, ce chiffre ne tient pas compte des prairies qui produisent du fourrage. Le besoin en réassurance publique, troisième étage de la fusée, après déduction de la conservation par les assureurs et de la réassurance privée, oscillerait entre 655 millions d'euros (couverture de 30 % à 50 % selon les cultures) et 2 milliards d'euros pour une couverture à 100 % des surfaces récoltées. Séverine Sollier
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