Jonathan Lu s'attelle à restaurer la réputation d'Alibaba.com

Une tache immense attend Jonathan Lu : le nouveau patron d'Alibaba.com devra restaurer la confiance sévèrement ébranlée des clients du plus grand site chinois du commerce inter-entreprise, mais aussi celle des investisseurs à Hong Kong. L'année 2011 avait bien démarré pour la société, filiale cotée du Alibaba Group fondé par le milliardaire Jack Ma. Lundi, son action affichait encore une progression de 20 % depuis le début 2011. Mais la révélation d'une gigantesque fraude sur sa plateforme a stoppé net ce bel élan. Entre 2009 et 2010, 2.300 comptes frauduleux ont été ouverts - avec la complicité d'une centaine de salariés d'Alibaba.com - par de faux fabricants, surtout d'articles électroniques. Ils percevaient le paiement de leurs clients sans honorer leur commande...Le conseil d'administration d'Alibaba.com a blanchi le directeur général, David Wei, mais l'a débarqué pour cette « défaillance systémique ». Le groupe a assuré que ces fraudes n'auraient pas « d'impact financier significatif », sans convaincre le marché : le titre Alibaba.com s'est effondré de 9,6 %, à 15,09 dollars de Hong Kong en séance mardi, accusant sa plus forte chute depuis septembre 2009. Enjeu international« Bien que la réorganisation liée à cette fraude ne devrait pas avoir d'impact financier sur les résultats des prochains trimestres, cet incident a levé le voile sur des faiblesses capitales de la plate-forme d'Alibaba.com », déplore le responsable de la recherche Internet de la banque Mirae Asset, Eric Wen. À l'instar de la banque japonaise Mizuho Financial, l'analyste est passé de la position « acheter » à « conserver » sur le titre. Chez Morgan Stanley, Richard Ji a averti que l'incident risque de freiner la croissance du groupe qui revendique 56 millions de clients à travers ses différentes plate-formes (alibaba.com, 1688.com, aliexpress.com...) « réparties dans plus de 240 pays et régions ».Alibaba.com permet à des sociétés de vendre des produits entre elles, aidant ainsi des PME chinoises à travailler pour des géants tels que Wal-Mart et Procter & Gamble. La réputation du groupe est donc en jeu à l'international. Pour Muzhi Li, analyste de Mizuho, Jonathan Lu est bien l'homme de la situation. Titulaire d'un MBA de la prestigieuse China Europe International Business School, Jonathan Lu, 41 ans, s'est distingué comme patron de Taobao, la plateforme de vente en ligne pour particuliers qui appartient également à l'Alibaba Group de Jack Ma. Créé en 2003, ce géant du « B2C » revendique déjà 370 millions de clients! « Nous pensons qu'à long terme, la société pourrait bénéficier de ce remaniement », espère Muzhi Li. Éric Chalmet
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