Barack Obama reprend la main sur la réforme de la santé

Barack Obama est las des atermoiements du Congrès. Trois jours avant la tenue d'un forum censé débloquer les négociations au Capitole sur la refonte de l'assurance-maladie, Obama a repris l'initiative. Un an après avoir confié aux parlementaires le soin de façonner sa réforme prioritaire, la Maison-Blanche a présenté lundi ses propres propositions. Ses objectifs : permettre à 31 millions d'Américains dépourvus d'assurance d'être couverts, sans faire exploser le déficit fédéral. Au contraire, grâce à ses propositions, le président américain compte « réduire le déficit à hauteur de 100 milliards de dollars au cours des dix prochaines années, puis d'environ 1.000 milliards pendant la décennie » suivante.Nouvelles mesuresPour que sa réforme soit enfin adoptée, la Maison-Blanche a présenté un texte inspiré des projets de loi adoptés à la fin 2009 par la Chambre des représentants et le Sénat mais que les parlementaires peinent depuis à concilier. Le président veut aussi imposer de « nouvelles mesures pour réduire le gaspillage, la fraude et les abus », que ce soit des assureurs, des praticiens ou des particuliers. Obama compte placer les assureurs santé sous la tutelle d'une « Autorité (fédérale) des primes d'assurance », afin de « passer en revue les augmentations exagérées des primes et d'autres pratiques déloyales ». Barack Obama a dénoncé le fait que Anthem Blue Cross of California, une division de l'assureur santé WellPoint, vienne d'annoncer des hausses de primes de 39 % à certains de ses clients. Seule consolation pour les assureurs santé, le président propose de reporter à 2014 la surtaxe de 67 milliards de dollars sur dix ans prévue au Congrès.L'industrie pharmaceutique sera aussi mise à contribution. Outre les 80 milliards de dollars de baisses de prix des médicaments prévues sur dix ans dans le cadre du programme Medicare, les laboratoires devront s'acquitter de 10 milliards de dollars d'impôts supplémentaires au cours de la prochaine décennie. Les particuliers les plus fortunés ne seront pas épargnés. Leurs impôts visant à financer Medicare augmenteront de 2,9 % pour les célibataires gagnant plus de 200.000 dollars par an et pour les couples percevant au moins 250.000 dollars. Les leaders républicains ont rejeté ces propositions. Désormais privés de leur majorité qualifiée au Sénat, les démocrates envisagent donc d'employer la procédure dite de « réconciliation », ce qui leur permettrait de voter la réforme avec 51 voix seulement dans la Chambre haute au lieu des 60 nécessaires pour contourner le veto des républicains. n
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