Axel Weber critique de nouveau la piste des achats de dette par le Fonds de stabilité

Axel Weber est hors course pour succéder au président de la BCE, Jean-Claude Trichet, mais il reste résolu à se faire entendre. Dans une tribune publiée dans le Financial Times daté de mardi, l'actuel président de la Bundesbank, qui quittera ses fonctions le 30 avril prochain, a réitéré son opposition à certaines des pistes évoquées ces dernières semaines par plusieurs dirigeants européens pour renforcer le rôle du Fonds européen de stabilité financière (FESF) créé en mai dernier et doter l'union monétaire d'un mécanisme permanent de résolution des crises.Dans un plaidoyer en faveur des « principes de subsidiarité, de responsabilité des pays membres et de ?no-bail-out' (qui dans les traités interdit aux États membres de prendre à leur charge les engagements financiers d'un gouvernement national, Ndlr) », Axel Weber a rappelé son opposition à l'idée de diminuer les taux d'intérêts exigés lors du sauvetage financier d'un État membre. Plusieurs fois évoquée par la Grèce, qui doit payer plus de 5 %, cette idée revient « à faire entrer les eurobonds (des instruments de dette mutualisés entre les États, Ndlr) par la porte de derrière ».« moyen inefficace »Le président de la Bundesbank critique surtout longuement la piste visant à permettre au FESF et à son successeur en 2013, le Mécanisme européen de stabilité (MES), d'acheter des titres de dette de pays en difficulté directement sur les marchés. Cette option est au contraire soutenue par Jean-Claude Trichet, qui souhaiterait ainsi alléger la gestion de la politique monétaire de la BCE du fardeau des achats d'obligations d'Etat, décidés en mai. La semaine dernière, la banque centrale a d'ailleurs porté à 77 milliards d'euros ses achats pour contrer le bond des taux portugais. Alors que le FESF emprunte pour l'instant sur les marchés pour reverser contre intérêts le produit de l'opération à l'Irlande, « la conduite de ces achats conduirait à des difficultés opérationnelles significatives », estime Axel Weber. « Des achats sur le marché secondaire afin d'organiser des rachats de dette ne seraient pas seulement un moyen inefficace de réduire le fardeau de la dette (...), ils constitueraient aussi un transfert [de ce fardeau] vers d'autres pays », analyse-t-il. J. B.
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