La menace politique met la Turquie sous pression

Lundi, le gouvernement turc est parvenu à déjouer un complot et a annoncé l'arrestation d'une quarantaine de personnes, au rang desquelles figurent d'anciens dirigeants de l'armée. Ces événements ont eu pour effet de mettre les marchés financiers sous pression. La livre turque a perdu 1,1 % pour s'établir à 1,5292 face au dollar. L'indice ISE 100 à la Bourse d'Istanbul a de son côté perdu 1,36 %, de quoi faire passer sa performance depuis janvier dans le rouge (? 0,44 % en devise locale).Reste que, quand la politique ne s'en mêle pas, la Turquie va plutôt bien. Très bien même, au regard de certains de ses voisins de la zone euro. L'an dernier, le pays est parvenu à dégager un déficit budgétaire primaire (c'est-à-dire sans les intérêts de la dette) proche de zéro, là où la Grèce, par exemple, s'enfonçait dans un déficit de 9 % par rapport à son PIB. Depuis décembre dernier, ses efforts en matière budgétaire n'ont d'ailleurs pas manqué d'être récompensés, puisque la note de sa dette souveraine a été améliorée pas moins de trois fois. La dernière en date remonte à vendredi, avec la hausse par S&P d'un cran de sa note, de BB? à BB. Un geste que l'agence a essentiellement justifié par deux raisons : la « réduction de la dette publique » et la « solidité du secteur bancaire turc ». Le mois dernier, Moody's l'avait déjà créditée d'une amélioration (Ba2), tandis que Fitch l'avait porté à BB+, soit un seul cran de la catégorie investissement dès le mois de décembre.« Dans ces circonstances, nous continuons de penser que le pays pourrait être catalogué dans la catégorie investissements dès 2011 », avance Simon Quijano-Evans, responsable de la recherche sur les marchés émergents chez Crédit Agricolegricole Cheuvreux. « D'ici deux ans, effectivement, ce cap est envisageable, renchérit Laurent Boudoin, gérant chez Stelphia. Au-delà de l'impact politique de court terme. La préoccupation des investisseurs devrait rester, à notre avis, centrée sur les programmes de normalisation des politiques monétaires, la réglementation des banques et les stocks de dette souveraine. » M. B.
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