L'euro connaît un répit très précaire face au dollar

Après la vague d'attaques dont il a été l'objet la semaine écoulée, l'euro a connu un répit lundi, remontant d'un point bas de neuf mois face au dollar de 1,3443 à plus de 1,36. Mais les acteurs du marché des changes sont légion à penser qu'il ne s'agit que d'un sursis. Pendant que les autorités grecques peaufinent le plan d'assainissement de leurs finances publiques, l'activité économique hellénique sera paralysée mercredi à la suite d'un appel à la grève générale pour protester contre les mesures d'austérité du gouvernement visant à sortir le pays de la crise. Antinomiques pour les opérateurs, qui sont de plus en plus persuadés que c'est la zone euro dans son ensemble qui mérite de se réformer. George Soros leur a tendu une perche qu'ils n'ont pas hésité à saisir. Le spéculateur américano-hongrois, tombeur de la livre sterling en 1992, ne mâche pas ses mots dans une tribune libre publiée par le « Financial Times », estimant que la zone euro « fera face à des défis plus grands que la Grèce ». Cette crise, explique-t-il, ne fait que mettre en évidence les failles intrinsèques de l'Union monétaire européenne, dont la viabilité est désormais mise en cause. Faille fondamentale mise en avant par Soros : l'absence de politique économique et budgétaire commune et de mécanismes institutionnels pour répondre aux crises, comme la possibilité d'émettre des emprunts communs par les États membres.décalages de conjonctureLa semaine qui vient de s'ouvrir risque de jeter une lumière crue sur ce qui fait la force des États-Unis et du dollar et la faiblesse de la zone euro et de sa monnaie unique. D'abord, les statistiques devraient confirmer les décalages de conjoncture en faveur des États-Unis déjà mis au jour par les écarts de croissance. Ensuite et surtout, l'audition semestrielle de Ben Bernanke devant le Congrès mercredi et jeudi devrait démontrer que le président de la Fed dispose d'une marge de manoeuvre autrement plus confortable que celle de son homologue de la BCE pour mettre en oeuvre sa stratégie de sortie de crise. Jean-Claude Trichet et ses pairs risquent d'être contraints de maintenir les taux à leur plancher de 1 % plus longtemps qu'ils ne l'auraient souhaité pour ne pas paralyser les pays les plus touchés par la crise, qui ne sont autres que les Pigs, les pays méditerranéens et l'Irlande. n
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